Le financement du secteur agricole est alarmant. Les institutions de microfinance et des banques sont réticentes à soutenir les petits agriculteurs (l’épine dorsale de notre économie). Faute de soutien financier de la part de ces derniers, ils font recours aux GFC. Néanmoins, leur épargne reste trop faible pour lancer un vrai développement.
Quelques chiffres pour comprendre. Au Burundi, 90% de la population tire leur subsistance de l’agriculture. Ce n’est pas tout, l’économie burundaise dépend fortement de cette agriculture qui contribue à plus de 46% dans le PIB et 95% de devise. Ces proportions sont assez conséquentes que pour être négligées.
Pourtant, ces paysans n’attirent guère les systèmes financiers alors qu’ils sont condamnés à produire pour les 12 millions d’habitants et faire tourner l’économie nationale. Tenez, la majorité des crédits agricoles sont accordés aux agriculteurs par défaut : les salariés, les commerçants et les autorités, résidant en milieu urbain qui, très souvent, pratiquent l’agriculture à côté de leur métier. Cependant, les vrais agriculteurs, entendez ici les paysans, disposent de peu de capital pour investir dans leur activité agricole et ont rarement accès au crédit. En conséquence, cela débouche sur une faible productivité et in fine à l’instabilité économique au niveau national.
GFC, la roue de secours
Or, malgré toutes ces contraintes, les paysans font face à des besoins de financement importants. Vu leur marge d’autofinancement et de crédit bancaire très faible, les espoirs se reportent sur les groupements financiers communautaires pour assurer l’accumulation et la sécurisation du ménage, pour acheter les intrants agricoles et payer la main d’œuvre agricole. Également, pour subvenir aux besoins de base pendant la période de soudure.
A mon avis, alors que les GFC aident les agriculteurs, les politiques allant dans ce sens ont un impact positif sur le développement du pays. Au lieu de chercher à organiser la prospérité et la croissance économique à coups de mesures, lois, décrets et sanctions, le pays aura plus de chances de l’obtenir en libéralisant son économie. D’ailleurs, parmi les causes de l’inflation qui s’observe de nos jours, il y a la baisse de la production. Pourtant, pour booster cette production, les agriculteurs ont besoin de financements.