article comment count is: 0

Ma rencontre avec l’alcool…à 16 ans

À l’adolescence, nous voulons être acceptés. À la quête d’une identité, c’est avec une bouteille de bière (et les filles, mais ça, c’est une autre histoire) que j’ai intégré le groupe des cool kids. Voici mon histoire. 

Bacchus, dieu du panthéon romain, que les Grecs appelaient Dionysos, est le dieu du vin et tout ce qui suit après avoir bu. Avant de vous raconter comment je l’ai rencontré, d’abord laissez-moi me révéler à vous.

Naître dans une famille burundaise et protestante vient avec son lot d’interdits. Ne pas boire de l’alcool en fait partie. Pour la majorité des églises protestantes, « Abakizwa », une goutte d’alcool qui entre dans ton corps est un péché. Les Sunday Schools (écoles du dimanche), ces séances de cultes pour les enfants de l’église sont l’occasion pour les prédicateurs de nous rappeler que l’alcool est « icaha » (un péché, Ndlr). 

Alors à la maison, on a grandit sans qu’une bouteille d’alcool ne franchisse la porte d’entrée. Mon père peut se targuer aujourd’hui avec ses cinquante printemps, de n’avoir jamais goûté à l’alcool, lui qui est de la deuxième génération de protestants au Burundi.

Arrivé à l’adolescence, l’envie de m’éloigner du cocon familial, le besoin de briser l’interdit, l’envie d’être accepté, me poussèrent à ma première expérience avec l’alcool.

Ma première fois

Je venais d’avoir 16 ans. Le pic de l’adolescence, à vrai dire. Avec les copains, on venait de terminer les examens. Il fallait faire la fête ! Nous étions trois. Jusqu’à ce jour, mes deux amis savaient que je ne buvais pas d’alcool. 

J’avais quelques sous sur moi et j’ai décidé de les suivre. Au moment de faire nos commandes, mes amis ne pouvaient pas cacher leur surprise. « Mbega kuva ryari wewe unywa inzoga ? » (Depuis quand toi, tu bois de la bière ? Ndlr). Je n’ai pas répondu. Après une dizaine de minutes, nos bouteilles sont arrivées. Je n’ai jamais oublié ma première bière. En fin de compte, personne n’oublie sa première fois…

Une gorgée, deux,… Je venais de commettre le péché selon la croyance qui était mienne jusqu’à alors mais je m’en foutais. Désormais, je pouvais participer dans les conversations où on parlait de l’effet d’une telle bière, d’un tel whisky, etc. Je me sentais accepté.

Ma rencontre avec Bacchus, je la considérais à l’époque comme une initiation. Suis-je le seul à avoir vu dans notre rencontre, une solution à une quête d’un adolescent qui voulait juste être accepté ? Je crains ne pas être le seul.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion