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Rassemblements en temps de Covid : ménager le chou et la chèvre ?

La pandémie du coronavirus pousse les dirigeants à prendre des décisions pour endiguer sa propagation. Les rassemblements sont parmi les premières cibles. Mais cela se fait-il vraiment avec cohérence ? 

Les rassemblements et la pandémie du coronavirus sont comme une chèvre et un chou à ménager sur une même embarcation. Les pouvoirs publics ont arrêté des décisions à l’égard de ceux qui vont se rassembler « parce que ces rassemblements sont propices à la propagation du virus. »

La dernière sortie du maire de la ville en est la parfaite illustration. « Une amande de cent milles BIF aux récalcitrants. » Pour juguler la propagation du virus, il avait même souligné que dorénavant, les lieux publics comme les marchés allaient être équipés en seaux contenant du chlore et qu’il allait y avoir des équipes pour suivre la mise en application de cette décision.

Dans les faits, l’appel de monsieur le maire peine à être mise en application. Aux entrées du marché de Jabe, les seaux ne sont pas ravitaillés en permanence. Aux débuts de la pandémie, les agents de sécurité veillaient eux-mêmes à ce que personne n’entre sans se laver les mains. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. « Ils n’ont plus le cœur à ça, maintenant les entrées sont de vraies passoires », regrette amèrement Jeanne, une étudiante de 25 ans vendeuse de cartes de crédits téléphoniques aux alentours du marché.

Des mesures en manque de cohérence ?

Selon l’OMS, est rassemblement « tout agrégat de gens dans un endroit spécifique, pour une activité spécifique sur un temps bien déterminé ». Et les rassemblements, en veux-tu en voilà.

Ce qui est le plus troublant, c’est que certains rassemblements, et pas des moindres, bénéficient d’une certaine forme d’immunité. Il ya les églises, les écoles,  les rassemblements à caractères sportifs, pour ne citer que ceux là. Il est de notoriété publique que ce sont des lieux où des gens se rencontrent par milliers et où les mesures barrières ne sont pas à vrai dire une préoccupation majeure, il suffit de voir ce qui se fait sur les stades de la Primus League ou les matchs de basket.

Les karaokés et les boites de nuit ont été suspendus. Des proies faciles ? On pourrait se le demander. Il est facile de prendre ce genre de décisions que de s’attaquer à la fibre religieuse du Murundi ou suspendre les activités politiques alors qu’elles sont sources de légitimation du politique au Burundi. C’est d’ailleurs en substance ce que se demandait, incrédule, l’artiste Sat-b dans un tweet qui est devenu viral.

Les mesures sur les rassemblements devraient être suivies des mesures d’accompagnements y relatives. Non seulement des mesures coercitives comme les amendes mais, pourquoi pas penser à des jauges comme cela a été fait sous d’autres lieux ?

 

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