Les textopublicitaires pleuvent sur nos smartphones sans notre permission et nous n’y pouvons rien. Nous nous contentons de lire, de nous agacer et d’effacer. L’abonnement donne-t-il le droit aux compagnies de télécom d’utiliser nos numéros pour se faire de l’argent? Que dit la loi qui protège les consommateurs ?
Souvent, en plein travail, mon smartphone sonne bruyamment pour annoncer la réception d’un SMS. Il faut tout laisser tomber et consulter son mobile… pour découvrir qu’il ne s’agit que d’un message publicitaire. Depuis quelques années, les offres d’achat des biens et de services pleuvent, de jour comme de nuit, sur mon smartphone. Les récents SMS que m’a envoyés Econet Leo concernaient « ibirori » (les fêtes), Tanganyika, « amagara » (la santé), match, « akazi » (le boulot), etc.
Harassé par ces SMS indésirables, j’ai voulu changer de réseau et prendre un numéro de Lumitel Burundi. Mais, un ami abonné de cette société m’en a empêché. « Restez où vous êtes. Même ici, les SMS publicitaires importunant ne cessent de tomber ». Je reste donc sur mes lamentations, mais les messages eux continuent d’inonder ma boite, d’autant plus que je ne sais pas comment bloquer ce type de SMS. Et je ne suis pas seul. Les textos publicitaires envahissent de plus en plus nos espaces.
Pourquoi monnayer mes données sans mon consentement ?
Finalement, nos numéros de téléphone ne nous appartiennent plus. Ils sont vendus au vu et au su de tout le monde à des entreprises cherchant la promotion de leurs produits. En fait, je pointe du doigt les opérateurs téléphoniques qui sauvegardent nos données personnelles dans leurs bases de données. En fait, ils les monnayent. Mais moi, je n’ai pas souscrit pour recevoir des sms publicitaires. Je n’ai même pas donné mon consentement. Je connais déjà la rengaine de certaines entreprises de télécom : « Oui ! Vous avez donné votre consentement lorsque vous avez acheté ce numéro de téléphone auprès de notre société.»
Il y en a quand même qui sont conscientes qu’elles violent la vie privée de leurs clients. « Inutile de se lâcher sur les réseaux sociaux. Il faut plutôt venir nous dire que tu ne veux pas recevoir des sms publicitaires et nous te rayons de la liste », disent les responsables.
Le fait de s’abonner à une société de télécoms ne donne pas à cette dernière le droit d’utiliser comme elle veut nos numéros pour se faire de l’argent. Sous d’autres cieux, l’utilisation d’appels et de sms à des fins de publicité est autorisée sous réserve du consentement préalable, libre et expresse du destinataire des messages.
La loi doit être le rempart
Selon l’Autorité de Régulation et de Contrôle des Télécommunications (ARCT), les sociétés de télécom doivent garantir la tranquillité au consommateur. Ce dernier ne doit pas à tout moment être dérangé par la réception de trop de messages abusifs ou des appels effectués par son fournisseur. A ce sujet justement, la loi sur les télécommunications protège les consommateurs. Selon son article 23, les fournisseurs des services de téléphonie mobile sont tenus de veiller à la protection des données, au secret des correspondances et à la confidentialité des données transmises ou stockées. Les droits que cette loi accorde aux consommateurs sont-ils respectés avec ces SMS importunant ?
La balle est dans le camp de l’ARCT. C’est cette dernière qui doit s’assurer de la protection des droits des consommateurs. Elle devrait exiger la mise en place d’un moyen simple et gratuit de désinscription qui permet aux usagers de se désinscrire de la base dans laquelle ils sont inscrits et de bloquer la réception des SMS indésirables.