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Produire du gaz à partir des déchets biodégradables, c’est possible

Pour contrer le chômage et contribuer au développement des énergies renouvelables, certains jeunes lauréats de l’université polytechnique de Gitega (UPG) regroupés au sein de l’association « Amis de l’environnement » ont eu l’idée ingénieuse de produire du biogaz à partir des déchets biodégradables. Leur projet a tapé dans l’œil du PNUD qui a décidé de les appuyer. Voyons comment avec ce blogueur qui a visité leur unité de production.

La production du biogaz n’est pas nouvelle au Burundi. Dans les années 1980, on avait lancé un projet de production du biogaz à partir des déchets biodégradables. Ce projet visait à contribuer à la résolution du problème d’approvisionnement en énergie, à la protection des eaux naturelles et des forêts, sans oublier l’assainissement en milieu rural. Mais, la crise socio-politique de 1993 n’a pas épargné les 300 unités de production qui avaient déjà été implantées au pays.

Actuellement des initiatives de production du biogaz commencent à poindre. Depuis 2019, les jeunes de  l’association Amis de l’environnement de Gitega se sont lancés dans le développement du biogaz. Hébergé à l’école des travaux publics (ETP) de Gitega, leur centre d’essai a bénéficié de l’appui technique du PNUD.

De la fac à la vie professionnelle

Nous avons effectué une visite à l’unité de production du biogaz de l’ETP. Nous avons été accueillis par les membres de l’association. Marie Josée Niyinyitoreye, présidente et fondatrice de l’association, rappelle la genèse du projet. « L’idée de production du biogaz a germé avant de commencer l’université. C’est d’ailleurs cela qui est à l’origine de mon orientation dans la faculté des sciences de l’environnement à l’UPG. Après la fac, on avait un bagage intellectuel suffisant pour nous lancer dans cette aventure », confie-t-elle.

Comment le PNUD a-t-il soutenu leur idée ingénieuse ? Il leur a octroyé un moule de fabrication du digesteur anaérobie, un dispositif primordial pour la production du biogaz, avec des réchauds de démonstration.

Une petite visite guidée nous éclaire la lanterne sur la technologie du biogaz. Les infrastructures sont connectées aux latrines de l’établissement. Les déchets sont recueillis dans le digesteur où se passe leur fermentation produisant ainsi du biogaz. 

Le gaz sous pression siffle à l’ouverture du tuyau de recueil. Un autre dispositif recueille le digestat, c’est-à-dire le résidu du processus de production du biogaz qui est en fait un bon fertilisant naturel. Le champ de maïs et le jardin potager de l’association en sont la preuve.

Impossible de commercialiser le gaz produit, pourquoi ? 

Même si la production du biogaz est effective, l’association se heurte à certains défis. Comme l’indique la présidente de l’association, ils manquent le compresseur et le déliqué facteur pour pouvoir conserver et commercialiser biogaz produit.

Malgré ces défis, l’association n’a pas croisé les bras. Ses membres offrent leur expertise dans la conception d’autres unités de production du biogaz. Par exemple, les deux digesteurs du Centre de santé de Murayi et du lycée Makamba sont à mettre à leur actif.

« L’argent qu’on reçoit est injecté dans différentes activités génératrices de revenus. Nous avons une moto-taxi pour l’association et un point de fabrication et vente des beignets », précise Mme Niyinyitoreye.

Grâce à ses recettes, l’association investit dans la formation continue des membres. Ainsi, un des membres se spécialise dans la production du biogaz au deuxième cycle universitaire.

 

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