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La production interne du maïs couvrira-t-elle les besoins du pays ?

Depuis le début du mois de mars, l’importation des grains et de la farine de maïs est interdite. Le ministère du Commerce se veut rassurant. La récolte du maïs a été bonne.  Quelle est la quantité attendue? Quelle était la part des importations jusque-là? Analyse. 

« La récolte du mais a été bonne au cours de la saison culturale A », rassure le ministère du Commerce. Cet extrait est une partie de la déclaration de l’Exécutif qui interdit désormais l’importation des grains de maïs. Il n’y aura pas des conséquences sur les prix, car pour la saison culturale 2021 A, la production du maïs est passée du simple au triple. 

Une production record

Au début de l’année, le ministère de l’Agriculture a annoncé que les prévisions annuelles de la production du maïs sont estimées à un million de tonnes de grains maïs, soit une production record. Selon les chiffres publiés par l’ISTEEBU, la plus grande production du maïs a été enregistrée en 2019 avec 270.813 tonnes.

Et les choses auraient pu tourner au vinaigre. Selon l’étude sur la sécurité alimentaire, la saison a été perturbée, ce qui a pu avoir un impact sur la production. En effet, le début tardif des pluies a retardé d’un mois la saison 2021 A. Par conséquent, la récolte a été retardée d’un mois. Toujours concernant la pluviométrie, d’octobre à décembre 2020, la pluie a été moins abondante, ce qui a affecté négativement la production agricole de la saison 2021 A.

Dans des conditions de pluviométrie similaire, la production de maïs de la saison A 2017 a diminué d’environ 25% et la production de haricots a diminué de près de 30% par rapport à la saison 2016 A.

De 16 mille tonnes à 42 mille tonnes en trois ans

Le maïs est la principale céréale cultivée au Burundi. Par exemple, durant ces quatre dernières années, la production de grains de maïs a doublé. Elle est passée de 127 829 tonnes en 2016 pour se fixer à 270 813 tonnes en 2019. 

Il faut savoir aussi que le maïs fait partie des céréales les plus consommées au Burundi. Ces 5 dernières années, la demande en grains de maïs a doublé. 

Toutefois, il est important de préciser que jusqu’au mois de mars dernier, le Burundi ne produisait pas assez de maïs pour satisfaire le marché local. De 2016 à 2019, les importations du maïs passent de 16 mille tonnes à 42 mille tonnes. 

Sur le marché, le prix de la farine de maïs produit localement est moins élevé. Un kilo s’achète à 1800 BIF alors qu’un kilo de farine de maïs importé se vend à 2000 BIF. D’après certaines analyses, le coût de production du maïs local est supérieur à celui du maïs importé. Cependant, le prix de la farine importée est élevé à cause des frais de transport et des taxes. 

Kenya, un exemple  à suivre ?

Après environ deux semaines d’interruption, les importations du maïs depuis la Tanzanie et l’Ouganda ont repris au Kenya sous réserve d’une meilleure adéquation aux exigences phytosanitaires. Une voie que le Burundi devrait peut-être explorer pour que l’interdiction d’importer les grains et la farine de maïs n’aboutisse à une pénurie.

 

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