Derrière l’octroi du prêt-bourse, plusieurs lamentations se font entendre. Parfois, les étudiants doivent affronter des attentes sempiternelles. Pire, dans certains cas, une certaine somme d’argent peut manquer le jour du décompte. Où passe donc cet argent censé se trouver sur les comptes ? Pourquoi ces attentes perdurent-elles ? L’État est-il insensible au cri de désespoir des étudiants ?
L’année touche à sa fin. La première fois que j’ai reçu mon prêt-bourse, j’étais émerveillée et soulagée. Un énorme poids venait de quitter mes épaules. Je me voyais indépendante, je devenais de moins en moins une charge pour mes parents. La plupart de mes besoins allaient être comblés, je me disais naïvement : les frais de transport, la nourriture… enfin mes parents allaient avoir un peu de répit. La désillusion n’a pas tardé : dès les premiers mois, il fallait faire des pieds et des mains pour recevoir le Saint Graal. Je devais affronter les files d’attente interminables de la Poste et l’humeur grincheux des banquières. Mais toutes les belles choses méritent l’endurance et la patience, n’est-ce pas ?
Très vite, les étudiants-délégués se sont unis et ont choisi la banque de crédit de Bujumbura (BCB) comme banque de dépôt pour contrer certaines irrégularités et accéder au prêt-bourse facilement. Retirer via la BCB présente d’ailleurs quelques avantages : plus question de subir les humeurs maussades, car nous recevons notre argent via les guichets automatiques basés un peu partout dans le pays.
Une frustration grandissante
Comment ne pas être frustré quand plusieurs mois s’écoulent sans le moindre sous sur nos comptes ? Comment ne pas envier ceux qui s’autorisent des petites folies dès qu’ils reçoivent leur prêt-bourse ? Certes, c’est monnaie courante dans les promotions de différentes facultés, certains attendent plus longtemps que d’autres. C’est ainsi que le désenchantement glisse peu à peu dans le cœur des étudiants.
La vie devient de plus en plus chère, la monnaie burundaise perd sa valeur, mais ces 60 000 francs Bu que nous recevons mensuellement comme prêt-bourse, nous dépannent beaucoup. Parmi nous, beaucoup n’ont pas d’autres sources de revenus ou très insuffisantes. Dans l’attente d’effleurer de nouveau notre cher prêt-bourse, laissés à notre triste sort, nous nous débrouillons de notre mieux. Entre dettes et petits boulots, nous essayons de combler nos besoins. Nous enchaînons des séances de jeûne pour moins dépenser, nous nous privons des frais de transport et nous optons pour la marche au pied. Bref, plusieurs astuces pour survivre dans ces temps de crise.
Vers qui se tourner ?
Il y a quelques jours, nous avons reçu cette nouvelle bouleversante. Après presque 3 mois de patience, nous étions horrifiés de ne constater sur nos comptes respectifs que le tiers de ce qui nous était dû. La frustration a commencé à agiter beaucoup d’étudiants. Nous ne savons plus sur qui jeter notre désolation. Vers qui lancer notre pierre : La banque ou l’État ?
Ces cas s’observent souvent, malheureusement la réclamation de nos droits peut s’éterniser voire, dans le pire des cas, ne pas aboutir. Pour calmer la foule, nos représentants attribuent cela à de petites erreurs qui sont facilement corrigeables malgré la durée que ça peut prendre. Pourtant, si nous plongeons dans le quotidien de la plupart des étudiants, ces « petites erreurs » peuvent se révéler dévastatrices.
L’État devrait trouver des solutions pour remédier à ces défis pour que nous soyons plus épanouis. Certes, la patiente est une noble vertu, mais qu’est-il advenu de ces frais censés se trouver sur nos comptes respectifs après maintes attentes ? Y a-t-il une commission chargée d’écouter nos doléances afin de rendre disponible le prêt-bourse dans les plus brefs délais et de corriger dans la mesure du possible ces petites erreurs ?
Est ce que y’a t- il des chargés du systeme prêt bourse? Ils sont rémunérés mensuellent?si oui, pourquoi?pour quelle tâche?si non, c’est bon( cela est digne et bon)