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Une fois encore, la politique s’invite dans le choix du conjoint…

Il y a quelques jours, les amoureux burundais fêtaient la Saint-Valentin dans de dures circonstances. Comme si cela ne suffisait pas, certains couples font actuellement face à des barrières idéologiques. « Un saut dans le passé », se désole le blogueur Landry Rukundo.

Nous discutions autour d’un café entre amis de la situation politique du pays, quand quelqu’un a soulevé un sujet « sensible », au vu des réactions qui s’en sont suivies. «Est-ce que l’on peut se marier à une personne  avec qui on ne partage pas les mêmes convictions politiques ?» Le débat était ouvert à tout le monde et chaque personne voulait prendre la parole.

«Je ne peux en aucun cas épouser une femme activement reconnu au sein du parti au pouvoir»,  avoua Armand, qui suppose ces femmes naïves et irréfléchies. Quant à Nelly, la seule fille qui était avec nous, il est hors de question qu’elle se marie avec ceux qu’on appelle imbonerakure.  « Je ne supporte pas ces personnes. Les chansons dégradantes qu’ils chantent envers les femmes qui n’appartiennent pas à leur parti montrent quel genre d’hommes ils sont », regrette-t-elle.   

Pour savoir ce que pense un jeune du parti à ce sujet, j’ai dû poser la même question à Oscar, un ami imbonerakure qui vient de terminer ses études supérieures. Lui aussi se révéla loin d’être conciliant. « Ma femme doit être un membre très influent de la ligue des femmes du parti ; la seule condition, et c’est l’essentiel, elle se doit d’adhérer à la même idéologie politique que moi», tranche  le jeune homme.

Eternel recommencement ?

L’histoire est un éternel recommencent, surtout celle du Burundi. Il n’y a pas si longtemps, nos parents étaient confrontés presque au même problème, l’ethnisme. Les Hutu se voyaient obligés de se marier entre eux, les Tutsi de même. Tout comme aujourd’hui, les liaisons entre personnes d’idéologie (ou d’ethnie) différente étaient soit mal vues, soit incomprises.

Pour vivre à deux, les bons sentiments comptent peu désormais, pour bon nombre de couples. La crise politique actuelle, comme celle d’il y a une trentaine d’années,  a détruit les valeurs fondamentales de la famille. Et parler de famille, c’est d’abord parler de mariage. Or le mariage est le fruit de l’amour, et non d’un arrangement politico-ethnique quelconque.   

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Les commentaires récents (6)

  1. On aura tout vu avec l’avènement de la démocratie. Sinon avant l’arrivée du multipartisme, ce problème n’existait pas. Je compare un tel mariage avec celui de deux personnes de religion différente. Personnellement, si un conjoint remplit les obligations du mariage, l’origine ethnique, les appartenances politiques ou les convinctions religieuses importent peu. L’important est de savoir prendre soin de son foyer.

  2. pour moi se marier à une personne avec qui l,on ne partage pas les memes idées peut être l,origine d,autre conflit en famille,mais ce qui est important en amour c’est de se parler franchement,honnètement,dire moi je suis….j,aime ceci…si tu m,accepte ainsi continuons notre chemin de l,amour,parceque l,amour depasse tout

  3. Mon entendement dépasse ceux des autres dejà publiés! une problematique souleve des critiques: » peut on faire revenir le poids du passé en idéologisant l’amour politique? peut on eradiquer le passé alorsqu’existe deja l’amour politique? » pour moi,je pense que pour faire stabilis la societe burundaise ,il faut que cette generation qui n’a pas connu la crise des années anterieures fondent des foyers mixtes pour assister a une societe equitable sinon il y aurait toujours des fragmentations socio politiques et par consequent des crises politicosocio economiques » tout passe sauf le passé ouvrage de luc hyse merci!

  4. J’ai personnellement vécu cette situation durant cette crise! Je suis fiancé à une fille qui a une famille qui soutenait les anti-3ème mandat. Personnellement, dès le début de la crise, je me suis impliqué contre toute sorte de violence. J’ai contactais, rencontrais et discutais souvent avec les deux parties pour tenter de leur faire comprendre la violence ne pouvait être une solution. Vous comprenez le comportement d’une telle personne devant une fille qui partage visiblement ses sentiments avec sa famille. En tant qu’une personne qui veut rester neutre dans ce conflit, il était pour moi difficile de satisfaire ses sentiments parce que je ne pouvait soutenir sa position qui est celle de sa famille! J’ai été souvent accusé d’être DD alors que je n’ai jamais adhéré à aucun parti! Parfois, on me soupçonné d’être un agent du SNR! Elle m’a à maintes reprise demandé mon emploi alors qu’elle la connaissait depuis qu’on s’est rencontré! Parfois-même, elle me demandait cette question étant assise dans mon bureau! Un autre jour, elle est venu vérifier le nom et prénom de mon cousin pour s’assurer qu’ils concordent avec le nom d’une personnalité que les médias ne cessaient d’accuser des violations de Droit de l’homme! C’est à ce jour que j’ai senti que je risquerais d’être victime d’un conflit auquel je n’appartient pas. Voilà les conséquences d’un conflit polarisé!