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Otraco : petit à petit la réforme prend forme

L’éviction de son ancien directeur a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Trois mois après, quelques avancées se font ressentir dans les services de l’Otraco, au grand bonheur des bénéficiaires.

Elle était souvent connue au Rwanda et en Tanzanie, la pratique de démettre un officiel devant les médias suite à ses manquements. Certains ont même parlé de « magufulisation » du pouvoir par Ndayishimiye. Albert Maniratunga a été une des victimes de cette nouvelle donne.

Si le retard de la délivrance du document de contrôle technique à l’intérieur du pays a été le déclencheur, cela n’a été que la goutte qui a fait déborder le vase. « C’était devenu invivable, témoigne Salomon, un jeune lauréat de l’Université du Burundi devenu taximan. « On pouvait facilement passer des semaines et des semaines à attendre un service qui pouvait se faire en une ou deux journées. »

Coté service, les usagers sont satisfaits. « Il n’y a plus de lenteur comme par le passé », se réjouit un conducteur. Pour lui, un vent de sérieux a soufflé sur l’Otraco. « Imaginez-vous que certains agents pouvaient passer de longues minutes scotchées sur leurs téléphones en reléguant au second rôle leur devoir ou ignorant carrément le service dont ils sont chargés ».

Après les commissionnaires, la zone d’inspection fait tache

Une des avancées significatives de ces trois derniers mois qui est unanimement salué par les bénéficiaires des services de l’Otraco, c’est la disparition du rôle controversé des commissionnaires. Bien que travaillant totalement en marge de ce qui devait se faire, ces commissionnaires étaient devenus des maillons quasi indispensables.

Aujourd’hui, ce n’est qu’une histoire du passé. A l’entrée principale du siège de l’Otraco à Bujumbura, il n’y a que des forces de l’ordre pour guider ceux qui sollicitent les services. « Vous auriez dû voir ce qui se passait il ya quelques mois, c’était catastrophique », raconte un autre conducteur rencontré sur les lieux. 

Ces commissionnaires se comportaient comme de petits caïds. « Ils avaient des contacts à l’intérieur. A ton arrivée ils venaient pour te demander ce que tu voulais et te proposer de le faire à ta place pour que ce soit rapide, moyennant un montant bien déterminé, entre cinq et dix mille francs burundais», ajoute encore le conducteur cité plus haut.

Un seul détail assombrit encore cette admirable réorganisation de l’Otraco : « Ku kinogo », la zone d’inspection. « Là-bas, la corruption est encore présente », révèle un autre chauffeur loin des oreilles indiscrètes. Il continue : « Il arrive qu’on te demande discrètement quelques billets pour ne pas déclarer toutes les avaries de ta voiture ». Vous l’aurez sans doute compris, le tort n’est pas qu’aux seuls employés de l’Otraco.

 

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