Singer la haute société de Bujumbura n’est pas chose facile. Hanter tous les bars huppés de la ville pour impressionner la galerie, voilà qui est un fantasme pour beaucoup. Jusqu’à ce que vienne le moment de payer la facture. Celle de Mike s’élevait à 11 millions de BIF. Incapable de payer, il a dû passer par la case prison. Voici son histoire.
Il est 21 h. Je suis assis avec des amis au comptoir d’un de ces bars au prix moyen standing du centre-ville de Bujumbura. Dieu sait qu’il se dit des choses au comptoir : des confessions et des petits potins qui circulent dans Bujumbura. C’est ainsi que j’apprends l’histoire de Mike, (un nom d’emprunt pour garantir l’anonymat).
Mike, le fêtard
Mike est dans la vingtaine. Un bel avenir est tout tracé devant lui. A moins que son péché mignon l’en empêche. Friand des bars et beaux restaurants de Bujumbura, il n’hésite pas à dépenser des centaines de milliers de BIF dans les bières et les spiritueux.
Un de ses amis a accepté de témoigner. Il raconte : « Quand on avait un petit voyage à l’extérieur de Bujumbura, il arrivait que je n’eusse pas assez d’argent. Je faisais alors comprendre à Mike que je ne pouvais pas partir avec le groupe d’amis. C’est là qu’il me disait : »Ne t’inquiète pas, je vais assurer tes dépenses » ».
Mike aimait dépenser sans compter. Mais où est-ce que ce jeune homme tirait tout cet argent ? Vous allez voir, Mike cachait un secret. Un vice. Un péché. Un délit.
Mike l’escroc !
« Il venait et disait avoir des problèmes familiaux. Il était difficile de lui refuser ce qu’il demandait ». Le propos est de l’une des victimes des fougues mensongères de notre homme. Ce dernier n’hésitait pas à aborder ses proches ou les proches de ses proches pour leur soutirer de l’argent. Presque tous les témoignages à son propos commencent par: « Puisque c’était un ami très proche…».
Dans la vingtaine, comme Mike, Bertrand (nom d’emprunt) est une autre victime de Mike. Il témoigne : « Un jour, il m’a écrit un message me demandant si je connaissais des individus qui prêtent de l’argent avec un taux prohibitif au remboursement (communément appelé ‘’Banque Lambert’’). Bien sûr, j’ai refusé car je ne les connaissais pas. Mais il a insisté : il disait avoir des problèmes familiaux. C’est comme ça que j’ai eu de la compassion pour lui. Je lui ai finalement prêté mon propre argent ». Ce joker de la compassion, Mike le sortait presque devant toutes ses victimes.
Mike a tellement emprunté qu’il s’est retrouvé avec une dette de plus d’une dizaine de millions de Fbu. Ayant découvert la supercherie, certaines de ses victimes se sont adressées à la justice. Pendant quelques semaines, le jeune homme a séjourné à la prison centrale de Mpimba.
Aujourd’hui, Mike a une dette de 11 millions de BIF qui lui pend sur la tête comme une épée de Damoclès.
D’autres Mike ?
Y en a-t-il d’autres comme Mike qui, à trop vouloir impressionner se retrouvent dans « l’antichambre du vice »? Comment arrive-t-on à être aussi endetté à un si jeune âge ? N’est-il pas cher payé de s’endetter jusqu’à se retrouver derrière les barreaux pour se permettre une générosité de façade ?
Je connais un Mike aussi (si ce n’est celui là même) et il m’en a fait baver..
Mxuuuu
On aura tout vu !
♥️