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Météo : une saison des pluies en dessous de la moyenne

L’Institut géographique du Burundi (IGEBU) vient de dévoiler les prévisions météorologiques de la saison culturale A, allant de septembre à décembre 2020. Et par malheur, la pluviométrie sera en dessous de la normale climatologique avec des faibles précipitations. Ce qui ne devrait pas être sans conséquences.

Les prévisions de l’IGEBU sont là. « Il est prévu une probabilité d’avoir une pluviométrie proche de la normale dans les régions de Mugamba, de l’Imbo, d’une partie de Moso, une partie de Kirimiro et du Buyenzi. Quant aux autres régions dont le Bugesera, Bweru, Buyogoma, Buragane, Bututsi et Mumirwa, et l’autre partie de Kirimiro, Moso et Buyenzi, il est prévu une pluviométrie en dessous de la normale climatologique ». D’après l’IGEBU, cette période de septembre à décembre 2020 serait plus sèche que d’habitude et le début de la saison pluvieuse tardif avec une faible pluviométrie.

De la poudre de perlimpinpin, dira ceux qui ne croient pas aux prévisions de l’IGEBU. Pourtant, en 2017, ces prévisions se sont réalisées à plus de 70 %. Comme l’agriculture burundaise est tributaire de la pluie, cela présage une chute des récoltes pour la saison culturale A « agatasi ». Là, c’est sans parler des conséquences sur l’électricité avec des probables délestages, étant donné que nos barrages dépendent de la pluviométrie. Des raisons de ne pas prendre ces prévisions à la légère.

Quelques ajustements s’imposent

Une chose est sure. Une telle perturbation agricole pourrait donner beaucoup de soucis, non seulement aux paysans, mais aussi à tout le monde, car nous mangeons tous, et ce que nous mangeons n’est rien d’autre que la production des agriculteurs.

Pour ce, selon l’ingénieur agronome Ascension Dinigora, professeur d’Université et spécialiste en hydrologie, il est urgent pour le ministère de l’agriculture, de l’élevage et de l’environnement, d’en tenir compte dans l’encadrement des agro-pasteurs. Pour y faire face, des systèmes d’adaptation sont plus que nécessaires. « Cela passera par l’instauration des pratiques d’irrigation, le pompage à partir des réseaux de cours d’eau, rivières et lacs, par modification des pratiques culturales en choisissant de variétés de cultures moins gourmandes en eau et à maturation rapide, sans oublier la transformation de certaines cultures périssables comme les patates douces en farines conservables », explique l’ingénieur agronome.

Un clin d’œil

L’ingénieur agronome Mugisha Lionel Jospin estime quant à lui que ces prévisions devraient nous interpeller pour renforcer le projet « Ewe Burundi Urambaye » qui consiste à planter des arbres, car ils favorisent la tombée de la pluie et protègent contre le tarissement des sources d’eau, vu que sur 24 787 sources d’eau dont le Burundi dispose en totalité, 2508 sont déjà taries et 4418 sont en cours de tarissement si rien n’est fait. Quant à la population, elle doit minimiser les feux de brousse, construire des diguettes suivant les courbes de niveau pour prévenir l’érosion et garder chaque goutte de pluie dans les champs, sans oublier de faire preuve d’économie dans la gestion des récoltes précédentes pour éviter une éventuelle famine. 

Pour ma part, ces changements climatiques devraient être au centre des préoccupations aussi bien des acteurs scientifiques que des décideurs politiques burundais, car ils constituent un des nombreux obstacles au développement humain. À bon entendeur, salut.

 

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