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Un marché boursier : le nouveau-né de l’économie burundaise

Vendredi, le 26 janvier 2024 a été lancé le marché boursier du Burundi. Si ce pas est à saluer, il y a encore du chemin à faire pour une bonne opérationnalisation de ce marché. L’environnement des affaires qui n’est pas favorable peut entacher le développement de ce nouveau-né de l’économie burundaise.

Une première au Burundi ! Ce marché boursier sera géré par la société « Bourse du Burundi », constituée par la Banque Centrale et 8 banques commerciales, dont Bancobu, IBB, BCB, BIJE, BDIF, BHB, BGF, BBCI. Cette  bourse est établie en tant qu’entité commerciale, enregistrée en vertu du Code des Sociétés Privées et à Participation Publique.

A en croire le communiqué du Conseil des ministres du 16 mars 2022, le capital social de la société Bourse du Burundi s’élève à 2,5 milliards de Fbu, divisé en 25 millions d’actions d’une valeur nominale de 100 Fbu chacune. La Banque de la République du Burundi aura droit à 25 % des actions, selon la structure de l’actionnariat proposée.

Des étapes ont été franchies dans le processus de mise en place du marché des capitaux. Il s’agit notamment de la promulgation de la loi régissant le marché de capitaux le 27 février 2019 et la promulgation de la loi régissant l’autorité de régulation du marché des capitaux du 20 octobre 2020.

Comment fonctionne le marché des capitaux ?

Plantons le décor avec cette signification simple du marché boursier. Retenons que c’est le lieu (marché) où se rencontrent les acheteurs et les vendeurs (agents économiques). Au lieu de vendre ou d’acheter par exemple des vêtements ou autres articles sur le marché boursier, ce sont les actions des entreprises cotées en bourse qui s’échangent. 

Le marché de capitaux donne des opportunités à l’Etat et aux entreprises de se financer. L’introduction à la bourse offre un moyen de financer leurs activités et une notoriété. Cela veut dire que les entreprises peuvent vendre des actions ou émettre des obligations.

Plusieurs intervenants peuvent participer au marché des capitaux. Ce sont notamment les institutions entre autres les banques, les assurances, les sociétés d’investissement, etc. Les investisseurs individuels physiques ou moraux peuvent également participer au marché boursier en plaçant leur argent et gagner des dividendes.

Edward Normand Bigendako, gouverneur de la BRB, note que « c’est un grand pas pour financer les projets à long termes » car, selon lui, les banques étaient confrontées aux défis de financer les projets à long terme. Un marché de capitaux efficace est mieux adapté pour fournir des financements à long terme aux entreprises et au secteur public. Il permettra également de répondre aux besoins des investisseurs institutionnels et personnels qui ont besoin d’actifs à long terme. Et de signaler que dans l’avenir, ce marché boursier sera ouvert à toute personne désirant acquérir ou céder un titre financier.

Ce marché boursier permettra également d’évaluer la solvabilité des demandeurs de fonds et leur offrira une opportunité de rencontrer directement les détenteurs de ces fonds, ajoute Pierre Damien Mpawenimana, cadre du service Marché Financier à la BRB.

Une nouveauté qui nécessite la transparence

Les économistes affirment que le marché boursier est l’un des indispensables pour l’accroissement de l’économie du pays. Mais, le Burundi fait encore face aux défis non négligeables pouvant empêcher l’opérationnalisation de ce marché.  Ces obstacles sont liés à l’environnement des affaires qui n’est pas favorable. Or, l’environnement des affaires favorable est une condition, selon Faustin Ndikumana, directeur national du Parole et Actions pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités (PARCEM). Pour lui, il faut d’abord se pencher au renforcement de la justice indépendante, à la lutte contre la corruption, le favoritisme, etc. 

Ajoutons que la transparence totale au sein des entreprises est primordiale. Il faut une bonne gestion financière. Les institutions cotées en bourse doivent déclarer leurs bilans. Cela permettra aux intervenants dans la bourse de prendre des décisions éclairées. Par ailleurs, des défis liés à la mauvaise gestion peuvent empêcher les investisseurs étrangers à ne pas participer au marché des capitaux burundais. Il doit donc y avoir de la confiance aux investisseurs. En cas contraire, le marché boursier ne peut pas fonctionner.

 

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Les commentaires récents (3)

  1. C’une étape importante et indispensable pour nôtre pays
    Mais une gestion rigoureuse doit être mise en avant sinon s’il n’est pas bien préparé et mise en place comme il faut il peut être un danger pour l’économie du pays

  2. Bien sur c’est un bon pas que notre pays fait pour cette ouverture ou naissance de la bourse.
    Evidemment si on jette l’oeil dans les autres pays developpés,la bourse est un indicateur tres important de la croissance economique.
    Mais le probleme pour notre pays , on imagine quels sont les entités qui sont prets à participer sur le marche boursier?
    Bon c’est une question vraiement que nous devons nous poser aussi avec notre economie qui n’est pas stable ……..

  3. Mais de toute façon, qui n’ose pas commencer n’arrivera j’aimais. Malgré les doutes de la part des uns et des autres,la création de la bourse du Burundi est un grand signe de changement de mentalités.A mon sens,il faut tout simplement reprendre les conditions d’éligibilité pour avoir accès au marché boursier du Burundi.500000$ ,c’est une somme qui peut, quant à moi ,limiter l’entrer massive des petits investisseurs.En outre et économiquement parlant, la bourse devrait apparaître comme une solution purement et simplement au problèmes de thésaurisation tel que nous l’avons constaté dernièrement lors de la collection des fonds thésaurisation