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Kazungu, le « serial killer » rwandais : les origines du mal

Le 21 septembre, Dénis Kazungu a plaidé coupable, dans le tribunal de première instance de Kicukiro, pour quatorze meurtres (12 femmes et 2 hommes). Le Rwandais de 34 ans, s’inscrit dans la lignée des criminels les plus cruels de l’ère moderne, qui ont fait l’objet d’études des psychologues et criminologues, depuis les années 1970.

Début des années 1970. Dans un des bureaux du FBI (Federal Bureau of Investigation), deux hommes discutent. L’odeur du tabac colore les lieux. Une bouteille de whisky à moitié vide décore la table. John Edwards Douglas et Robert Ressler discutent, après une longue journée à interroger les criminels ayant commis plusieurs meurtres avec des méthodes inhumaines dans les différentes prisons américaines. Pour désigner ce genre de criminels, R. Ressler trouve un mot qui va devenir célèbre dans les années à venir : tueurs en série, serial killers dans la langue de Shakespeare.

L’histoire ne s’est pas passée de la sorte bien sûr. C’est en tout cas la série Mind Hunter ( 2 saisons) sur Netflix (et d’autres genres de fictions) qui a donné une vision romanesque du travail de ces deux agents du FBI, pour comprendre comment pensent et agissent les tueurs en série, permettant aux forces de l’ordre jusqu’à aujourd’hui d’appréhender les tueurs en série.

Tous les mêmes…

Le travail des deux agents du FBI, a permis de dresser le profil du tueur en série. Ce sont souvent des hommes (certaines études réfutent cependant cette observation), dans la quarantaine, qui pensent et agissent de la même sorte.

Qu’ont-ils donc en commun les tueurs en série américains Ted Bundy, Ed Kemper et le Rwandais Dénis Kazungu ? Presque toutes leurs victimes sont des femmes. Dénis Kazungu répond à dix chefs d’accusation, dont meurtre avec viol, falsification et profanation de cadavres humains. Il aurait violé, découpé et cuisiné deux de ses victimes, raison pour laquelle d’ailleurs ces corps n’ont pas été retrouvés, relate le media rwandais IGIHE. Le jeune homme ne nie pas ses crimes. Il affirme avoir assassiné, et enseveli ses victimes dans une fosse qu’il avait creusée dans sa cuisine à Kicukiro. Au total, ce sont 14 personnes tuées, affirment les procureurs.

Qu’ont-ils en commun Jeffrey Dahmer, dont la série inspirée de sa vie, a cartonné sur Netflix et Dénis Kazungu ? Tous les deux avaient l’habitude d’attirer leurs victimes chez eux : « Généralement, les tueurs en série agissent seuls et planifient leurs crimes longtemps à l’avance. Seule une minorité de tueurs en série agissent sur le coup de l’impulsivité, en ne choisissant pas la victime », cite la revue ScienceDitect

Selon le procureur, D. Kazungu agissait seul : « Après avoir rencontré ses victimes dans des bars, il les ramenait chez lui et les attachait, les déshabillait et s’emparait de leurs biens », apprend-on d’un média ayant publié un article sur ce tueur en série.

Ted Bundy faisait de même, selon Vanity Fair : « Les femmes disparaissent mystérieusement. Certaines sont retrouvées mortes, violemment mutilées. Un soir, il (Ted Bundy) est arrêté par la police tandis qu’il roulait à faible allure dans les rues peu éclairées de la ville, probablement en quête de sa prochaine victime ».

Tout commence dans l’enfance 

 « Les études psychopathologiques mettent en évidence le fait que la majorité des tueurs en série répondent au diagnostic de psychopathe sadique sexuel. Une enfance bafouée, teintée de violence physique et psychologique, une dynamique familiale chaotique, des fantasmes omniprésents, teintés de violence, de sexe et de mort constituent le dénominateur commun des tueurs en série », peut-on lire dans la revue ScienceDitect

Dans un article intitulé L’enfance de Jeffrey Dahmer, l’a-t-elle transformé en tueur en série ?, il est cité qu’« en 1991, le père de Jeffrey, Lionel, a déclaré aux agents de probation que son fils avait été molesté par un voisin lorsqu’il avait 8 ans, selon l’Associated Press. Bien sûr, il n’y a pas de corrélation directe entre le fait d’être maltraité et la psychopathie. Mais une agression peut déclencher un mauvais comportement, surtout à un jeune âge ».

Voilà ce qu’en dit un article qui revient sur l’enfance d’Ed Kamper, un serial killer, cité plus haut : « Dans la petite maison du Montana, Ed est à la cave pour dormir et développe des troubles sociopathes. Il a peur d’être blessé physiquement par d’autres garçons et se montre incapable de se faire des amis. Il torture et décapite des animaux ». La torture des animaux pendant l’enfance est d’ailleurs l’un dénominateur commun pour la majorité des tueurs en série.

Si l’on se penchait sur l’enfance de Dénis Kazungu, le bourreau de Kigali, peut-être, trouverait-on des indices qui expliqueraient ses crimes. Devant le tribunal, Dénis Kazungu déclare sans sourciller qu’il s’est inspiré des séries et films sur les tueurs en série. Quant au mobile de ses crimes, Kazungu confie : « Celles que j’ai tuées m’avaient transmis le Sida ». Vrai ou faux ? Lui seul le sait.

Certes, les tueurs en série fascinent la société, et inspirent moult œuvres de fiction, car « ils restent des énigmes », selon ScienceDitect. Mais en attendant, faites gaffe, les serial killers vivent parmi nous.

 

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