On ne le dira jamais assez, le 8 mars n’est pas la fête de la femme ou encore la fête des mères. Peut-être est-ce par ignorance qu’on nous parodie avec humour et amour, au lieu de se joindre à nous pour exiger droits et protection pour les milliards de femmes qui souffrent à travers le monde et au Burundi. Victimes d’oppression, de discrimination, de harcèlement et d’autres méfaits, juste parce qu’elles ont eu le « malheur » de naître femme. Alors, allons-y, luttons contre cette ignorance et apprenons.
Enfin, le 8 mars est là ! Entre ceux qui souhaitent « une bonne fête » à leurs mamans, d’autres qui envoient des fleurs à leurs épouses, copines, et les meilleurs, ceux qui font des spectacles d’humour en pagne, je ne sais vraiment pas où me mettre.
Ignorent-ils que le 8 mars n’est pas la fête de la femme et encore moins celle des mères ?
Un petit rappel…
Le 8 mars ou la journée internationale des droits de la femme est une journée internationale mettant en avant la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la fin des inégalités par rapport aux hommes, comme le stipule Wikipédia dans sa définition.
En effet, après de longues luttes féministes qui ont lieu dans le monde, cette journée a enfin été instaurée comme symbole et emblème phare qui rappelle que les droits des femmes n’ont jamais été innés, mais bel et bien acquis et parfois au prix fort. Vous me direz, ces luttes sont bien anciennes, il ne sert à rien de les ressasser, comme m’a dit mon oncle Richard, un vendredi soir après quelques bières dans le gosier. Mais c’est faire fausse route, car les réalités de la femme dans le monde sont toujours aussi préoccupantes.
Selon ONU Femme, plus de cinq femmes/filles sont tuées toutes les heures par un membre de leur propre famille et dans le monde, on estime que 736 millions de femmes, soit plus d’1 sur 3 aurait subi, au moins une fois, des violences sexuelles et/ou physique.
Revendiquer plutôt que fêter
Face à cette triste réalité, je n’ose porter ce pagne. Je n’ose prendre ces fleurs et je n’ose sortir « célébrer », et c’est par ailleurs, le sens même de l’Ubuntu, c’est là, mes chers frères, le sens même de l’humanité. Un monde où l’on ressent et où l’on éprouve la douleur de l’autre comme si on la portait dans sa propre chair. C’est là où l’on devrait éviter des publications vides de sens et sans âmes de nos sociétés et organisations, qui inondent la toile aujourd’hui.
Chers compatriotes, épargnez-nous vos « bonnes fêtes » dans nos groupes WhatsApp qui ne veulent rien dire à part « bois un coup, réjouis-toi et tais-toi !». Evitez de nous dire MURASHOBOYE pour ne pas nous donner cette promotion que nous méritons pour autant.
Croyez-moi, je voudrais bien célébrer, aller écouter du « Fata taxi ndariha », ou aller rire aux bonnes blagues de Kigingi, qui se moque gentiment de nos manies et de nos façons d’être femme, mais l’heure n’est pas aux réjouissances. Alors chères marques, sociétés et organisations, faites en sorte que ce jour compte différemment. Animer un débat autour des droits de la femme au sein de votre entreprise. Chers collègues, demandez aux femmes autour de vous si leurs droits sont respectés. Demandez-leur si l’environnement de travail leur permet de s’épanouir et écoutez leurs suggestions. Croyez-le, cela sera plus efficace et aura un plus grand impact à long terme.
Pour la première fois un texte un peu rationel sur les femmes exactement le 08 mars.. sinon c’était la méme chanson abagore turashoboye comme quoi ntibashoye.. je me demandais ninde yababwiye ko badashoboye!!? Mais quand même ce texte .. c’est une femme qui a bien méditer et qui a voulu être rationnelle. Merci Chancielle Ishimwe
Merci de trouver les mots adéquats pour un sentiment qui m’a rongé toute la journée 🥲