C’est un cri de joie que lance la blogueuse Naomi Irakoze qui vient enfin de retrouver son père, celui qu’elle a connu dans son enfance. Des retrouvailles arrangées par les coupures d’électricité et la situation d’insécurité. Témoignage.
Suite à la frilosité de la sécurité ces derniers temps, la rigueur de rentrer tôt ne touche plus seulement les enfants mais aussi nos parents. Mon père préfère prendre sa bière à la maison devant le journal de France 24 plutôt qu’au bistrot. C’est ainsi qu’à la maison, passer au salon requiert une énorme discrétion pour ne pas le déranger.
Mais ce jour-là, la Regideso nous a bien rappelé que l’on devrait regarder la RTNB, que nous sommes au Burundi, pas à Paris.
Il fait nuit quand les ténèbres s’abattent sur nous. La Regideso vient d’en décider ainsi. Seules les sonneries des messages WhatsApp parviennent à briser un silence de mort qui règne dans la maison. Papa qui discute avec les enfants est une vieille habitude d’enfance que tout le monde semble avoir oubliée. Chacun a la tête plongée dans son portable. Maman se hâte d’aller chercher des bougies au milieu des petites lumières de nos écrans qui éclairent uniquement nos visages. Moi, dans mon coin, je perçois un regard qui me dévisage. Maman revient avec ses bougies, avec un petit sourire. C’est là que je surprends papa fixant maman. Leurs sourires se sont juste croisés. A quand remonte un tel regard de la part de papa ? Ce n’était pas hier !
A table !
Cela faisait un bon bout de temps que l’on ne s’était pas retrouvé sur la même table pour partager le repas. Ce soir c’est un dîner aux chandelles. Papa commence à me poser des questions et apprend que je suis passionnée par l’écriture. Dans son regard je perçois son regret d’avoir raté quelques années de ma vie. Il n’arrive pas à réaliser que je suis devenue une femme qui n’aspire pas à faire le droit, l’économie, la médecine, comme il l’aurait désiré. C’est là qu’il me fait part de son expérience. Tout au long de ce moment je ne peux m’empêcher de capter la passion avec laquelle il me raconte ses belles années passées à la fac, ses yeux brillent de joie en expliquant les termes techniques appris en économie : inflation, déflation, stagflation, dumping,…et un éclat de rire qui retentit dans la pièce semble mettre fin à cet échange savant.
23H !
Toujours assis sur la même table, n’ayant pas vu les heures passer, parlant de tout et de rien, critiquant le voisin qui est toujours pessimiste, maman met le pied dans le plat avec cette jeune fille de l’autre Avenue qui se mariera la semaine prochaine. Elle veut me faire savoir que bientôt ce sera mon tour. Papa d’un air protecteur et avec un sourire rayonnant me chuchote :« Au lit, demain c’est école »,une phrase que je n’avais plus entendue depuis des années. Il passa sa main dans mes cheveux.Cette caresse ranima la mélodie d’amour et de tendresse qui s’était évanouie au fil du temps.
Arrivée dans mon lit, je retrouve 400 messages sur mon WhatsApp, n’ayant pas le courage de les lire je ferme les yeux concluant que la Regideso venait de nous frayer un chemin entre papa et moi, pour rattraper les 18 ans perdus.
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Témoignage parlant mais qui devrait interpeller tous les papas ! None abavyeyi ntibagicira umugani abana ? Quelle déculturation ! Ce sont ces moments partagés qui nous rendent HOMME. Si la société est devenue ce qu’elle est, il faudrait se poser des questions au niveau éducation.
genial
dans ma famille, nous avons decider de nous passer de television durant la semaine
et nous passons des moments precieux ensembles: nous jouons aux cartes, nous partageons des blagues et lorsque nous cedons a la tentation de la regarder , notre fils se revele etre le gardien de cette tradition