Ce qui devrait être l’un des plus grands événements de l’histoire du Burundi n’a pas eu lieu, la faute, à la faucheuse qui a frappé au plus haut du sommet de l’Etat avec la mort inopinée du président Nkurunziza. Après 10 jours sans chef d’Etat, et comme exigé par la Cour Constitutionnelle, et après constatation de vacance par cette dernière, les choses se sont accélérées. Gitega s’était vêtue de sa plus belle robe pour cela.
Hors du stade Ingoma à @Gitega où vont se dérouler les cérémonies d'investiture du nouveau président, la capitale se pare en couleurs nationales. Tôt ce matin, les dernières touches pour le décor, qui s'annonce somptueux. #Burundi#politique pic.twitter.com/LyDuQsbbMM
— Yaga Burundi (@YBurundi) June 18, 2020
D’emblée, l’image la plus frappante, ce sont les sièges vides où l’ancien chef d’Etat Pierre Nkurunziza et son épouse devaient prendre place et céder le fauteuil au nouveau président. Les chaises du pouvoir. La vacance confirmée. C’est bel et bien le présent Ndashimiye Evariste qui ne recevra pas des mains de son prédécesseur les symboles de la République et du pouvoir qui prendra les rênes de l’Etat pour les sept prochaines années avec des drapeaux toujours en bernes. Des moments d’émotions pour certains et de questionnement pour d’autres.
Ou bien ça n a été k un tour bien joué..kwunama, le saluer pour la dernière fois, ça va pas se faire ? pic.twitter.com/bbcsTFtYpR
— Merlin (@Merlinboris) June 18, 2020
Il y avait aussi l’absence commentée d’Agathon Rwasa. Est-ce la suite logique à sa contestation des résultats ? A-t-il été sciemment mis à l’écart alors que ce dernier reste une haute autorité ? A son parti de répondre sur Twitter.
Nama ndababwira ko mwebwe gutwara igihugu bitokunda kuko hari vyinshi mutaramenya
— Bigirimana jean Claude (@Bigirimanajc) June 18, 2020
En tout cas ici en occident, jamais un opposant ne vas a l'investiture de son rival. Tu as vu Hillary Clinton aller a l'Inauguration de Donald Trump?
— Senyamwiza (@Senyamwiza1) June 19, 2020
Et du côté de la mouvance présidentielle, on ne pipe mot. Les sympathisants n’ont pas manqué d’apporter leurs réponses.
L'absence d'Agathon Rwasa à l'investiture du Nouveau Présidt alors qu'il est Vice-pdt du parlemnt est une insolence envers le peuple et une insubordination contre le Burundi et ses autorités.
— Gnl Don Doryan (@Gnl_Dodo) June 19, 2020
Dix jours au Burundi sans président
C’était difficile de concevoir pour certains, mais comme le répète le nouveau président, Dieu est aux commandes. C’est la seule explication. Connaissant les appétits de certains humains et du fait que la nature a horreur du vide, un coup à la Guinée n’était pas loin de nos esprits. Une certaine maturité au niveau des corps constitués ? La peur de l’échec ? Mais il faut reconnaître que c’est un point positif. Ce point n’a pas empêché aux abatwip de se poser des questions tout de même.
Une semaine après le décès du Président Nkurunziza, le #Burundi n'a toujours pas de chef d'État.
Vendredi, la cour constitutionnelle a ordonné l'investiture d'Evariste Ndayishimiye "le plus tôt possible" mais rien n'a suivi.
Pourquoi une telle légèreté au sommet de l'État ? pic.twitter.com/wAVVQZU2ww— Pacifique NININAHAZWE 🇧🇮 (@pnininahazwe) June 15, 2020
On peut maintenant se comparer aux Belges sur ce point de vacance d’un chef de l’exécutif ?
Le président, le discours et les promesses
Le discours tant attendu a eu lieu. Si vous vous attendiez à revoir l’homme reprendre ô combien louable les promesses du candidat Sindimwo, vous avez été certainement déçu. Les retraités, eux par contre, ont gagné au jackpot.
"Désormais,tous les retraités seront soignés gratuitement et toucheront une pension à la retraite supérieure ou égale au dernier salaire"
Évariste Ndayishimiye
Ce n'est plus un discours de campagne mais une décision présidentielle #Burundi#GeneralNeva pic.twitter.com/tIp4lz0OSq— Sindayihebura Rénovat (@sinrenovat) June 19, 2020
Le ton a été donné dès le départ, ce qui a poussé certains à faire des analyses avant même la fin du discours. Le ton ferme sur les concessions improbables sur la souveraineté, l’homosexualité au Burundi. La ligne rouge à ne pas franchir.
Un Discours a la #BLACKLIFEMATTERS. Franchement du pur Panafricanisme. Arrêtez de voir le mal partout et pensez a l'avenir du pays. Le moment est à l'unisson pas a ajouter du sel où il y en a suffisamment. Les manifestations aujourd'hui de par l'Occident just symbol du discours.
— Berry Iyukuri (@Berry_iyk) June 19, 2020
Ce discours apprécié différemment a fait émerger des tendances sur le réseau de l’oiseau bleu. Si certains ont retenu les prières et surtout la très particulière prière du « père des Sindumuja », la république des abatwip a eu à faire connaissance avec deux autres tendances, nouvelles et inhabituelles. Il y a ceux dont les espoirs se sont sentis nourris par le discours et rêvent désormais un peu plus. Puis, il y a une deuxième catégorie, plus sceptique, qui attend de voir l’acte se greffer aux promesses.
Amen amen,que le Bon Dieu lui accorder cette grâce pour l'unité nationale au Burundi
— Mannix (@Mannix32159902) June 18, 2020
Et comme à l’accoutumée, les tendances permanentes, usuelles, chez les Abatwip, sont restées aux aguets.
Le discours de S.E @GeneralNeva vous a touché, laissez la vérité vous blesser
— Nduwimana Célestin (@NduwimanaClest4) June 19, 2020
Tres serieusement…c tout ce que vs avez retenue de son bon discour?!? Je vs croyez objective mais pensez pas que vs soyez aussi selective que divisive #Buyendaise
— The Buyedaise (@TheBuyendaise) June 19, 2020
#CriDuCoeur, que le nouveau pouvoir allait garantir la paix, la sécurité et la justice pour tous, libérer les prisonniers politiques et ceux emprisonnés abusivement ; rassurer les réfugiés afin qu’ils rentrent ; renforcer la connexion avec tous les burundais de la diaspora, https://t.co/ZX8fWgjspZ
— Nijimbere Juliette, #Sindumuja (@nijuliette) June 20, 2020
Le gouvernement connaît sa tête
La nomination du CPG Alain Guillaume Bunyoni comme Premier ministre a plus fait parler que celle du revenant vice-président qui a privé autrefois les Burundais de la bière de midi, Prosper Bazombaza. Bref, nous y reviendrons dans la prochaine livraison de la Twitto. Mais cette surprise ne nous a pas laissés indifférents. Dans un groupe WhatsApp auquel j’appartiens, un ami y est allé de son constat en ces termes : « Ni ya nzoga nyene mw’icupa rishasha ».
Des mots pour rien. Plusieurs Etats modernes ont été dirigés par des Généraux. SISI en Egypte, Presque tous les premiers Ministres d'Israël, Etats-Unis (Georges Washington, Eisenhower, France de Charles de Gaule, etc. Je ne crois pas que le Burundi fasse exception. wait and see.
— Salvator Nduwimana (@mukurirakurind4) June 24, 2020
La découverte de la Twitto
Les fauteuils présidentiels, n’avions-nous perçu le nouveau président s’y asseoir bien avant l’investiture ? Vraiment ?
C'est au cours de cette semaine qu'Evariste Ndayishimiye va prêter serment comme président de la République du #Burundi.
Après avoir apposé sa signature dans le livre des condoléances, @GeneralNeva a expliqué que Pierre Nkurunziza lui a tout dit sur la gouvernance avant sa mort. pic.twitter.com/nO5Jj8wfUx
— Radio Haguruka (@RHaguruka) June 15, 2020
Ils sont vraiment identique hein ou je vois mal vu que je ne me suis pas rapproché de lui.
Cérémonie d'investiture du nouveau Président de la République #Burundi S.E @GeneralNeva à #Gitega ce 18/6/2020.Hautes Autorités du pays,Diplomates,Délégués des Chefs d'Etat des ô pays présents. Le Couple du Président et Représentant Afrique de l' @ajapafricaine1 présent aussi. pic.twitter.com/7YHi4X8kco
— AJAPAFRICAINE (@ajapafricaine1) June 18, 2020
.
Vous le voyez déjà: certains abatwip gazouillent avec le langage du gouvernement. Ils sont en accord avec le discours inaugural du Président. D’autres par contre gazouillent avec un langage totalement inconnu du gouvernement (pour ne pas dire contraire). De là à se poser des questions si c’était une bonne idée pour le nouveau président de soulever ce débat. Car si, à force de matraques, on peut contrôler le langage sur le sol burundais, il est quasi impossible de le contrôler dans les nuages et hors frontières.
@Gerve
Tout nouveau president ne devrait pas avoir peur de dire a son peuple ou il compte mener le pays (et chaque individu, citoyen ou pas, au pays ou au dela des frontieres nationales EST TOUT A FAIT LIBRE D’EN EXPRIMER SON OPINION).
D’apres le sud-africain Patrick Kuwana (founder and CEO of Crossover Transformation Group):
« The leader must be willing to be held accountable to the process of taking the organisation (or nation) from a current reality to this desired future, and must be prepared to boldly tackle the constraints that stand in the way of this journey. Some of these constraints might even be deep rooted historical legacy ‘demons’ that keep rearing their ugly heads to stop the forward momentum… »
https://www.biznews.com/africa/2016/10/17/rescue-visionless-nation-heading-chaos
En tant que journaliste de formation je trouve insensé d’utiliser des tweets des personnes et les utiliser dans votre article comme étant une interview. Et pensez a corriger celà SVP