Alors qu’à Bujumbura, les matchs de basketball sont rythmés par des tambours et des chants enflammés des supporters, les recettes d’un seul weekend de tournoi se comptant en millions de Fbu, à Gitega, seul le bruit du ballon orange frôlant l’anneau et quelques applaudissements des supporters invétérés attirent à peine l’attention des passants. Les recettes elles, n’en parlons même pas.
Il est loin le temps où l’équipe d’Imbeya faisait vibrer toute la ville de Gitega. Il est très loin le jour où elle avait fini vice championne en perdant contre Dynamo, après avoir écarté de son chemin la grande Urunani en demi-finales du championnat national. De quoi faire d’elle la première équipe de l’intérieur du pays à atteindre ce classement. Imbeya, à son époque, a rendu fiers les « BanyaGitega ».
Autant dire que le basketball a connu des jours meilleurs dans la capitale politique. On se rappellera pendant longtemps de ces rencontres épiques entre Young Eagles et Imbeya Ziu, les éternels rivaux. Des matchs électriques plein de rebondissements qu’il ne fallait rater sous aucun prétexte. Des joutes à couper le souffle qui se terminaient souvent en bagarres. Il y en a d’ailleurs certains qui s’en amusaient et qui trouvaient que cela faisait la beauté et l’identité du spectacle.
Mais tout ça, c’était il y a longtemps. De nos jours, en dépit des efforts de l’association de Basket-ball de Gitega pour relancer la machine, les matchs, s’il y en a, passent inaperçus.
La faute à qui ?
Depuis quelques années, la motivation des joueurs n’y est plus. Ne parlons même pas de l’engouement des supporters. D’aucuns pensent que la baisse du niveau des matchs est à la base de ce délaissement du Basketball de Gitega. Sur le banc des accusés, une migration des joueurs vers Bujumbura où les offres des clubs sont plus alléchantes. Mais, il ne faut pas non plus ignorer que certains joueurs partent à Bujumbura pour continuer leurs études. Ce sont ces migrations qui ont saigné le championnat de Gitega et lui ont vidé de son attraction. Ne passons pas non plus sous silence la mauvaise gestion des équipes qui fait que des joueurs finissent peu à peu par se lasser.
Les joueurs ne sont pas correctement suivis, encore moins soutenus. Ils ont besoin d’un bon encadrement. L’intérieur du pays regorge de talents bruts qui ne demandent qu’à être exploités. La preuve est que beaucoup d’entre eux brillent quand ils arrivent dans les équipes de Bujumbura. Mais quel avenir pour ceux qui restent à l’intérieur du pays ? Doivent-ils être laissés à leur sort ? Des 21 à vie ?