A l’heure où la majorité des gens possédant un smartphone au Burundi utilisent Facebook, Twitter, Instagram et j’en passe, en continu ; il reste un réseau social, pourtant très populaire ailleurs sous d’autres cieux, mais qui n’est pas très convoité au Burundi, spécialement à Bujumbura : Snapchat.
Il est même étonnant de constater que la plupart des gens les plus branchés de la capitale, qui pourtant se lisent à chaque seconde sur Facebook, postent leurs photos sur Instagram ou possèdent un compte Twitter, n’utilisent pas Snapchat.Voyons d’abord voir ce qu’est Snapchat.
Snapchat est centré sur le partage de photos et de vidéos et est disponible sur les plate-formes mobiles de type IOS et Android. Ces images ou vidéos s’autodétruisent au bout de 1 à 10 secondes selon la durée choisie par l’expéditeur et il permet également aux utilisateurs de créer une Story (histoire) qui est une juxtaposition de plusieurs photos et/ou vidéos qui peut être vue autant de fois que l’utilisateur le souhaite, mais chaque élément de la story possédant une durée de vie de 24 h. Il suffit d’ajouter une personne à partir du répertoire du téléphone ou on cherche le nom d’utilisateur de celui qu’on veut ajouter, tout en sachant que ce dernier a un compte Snapchat et comme cela, on peut commencer à suivre les stories ou les photos qu’il partage ou même échanger de simples messages. C’est ainsi qu’on peut suivre ses stars préférés par exemple et partager avec eux en direct des moments de leur vie quotidienne.
Snapchat permet encore de dessiner sur les images qu’on partage ou d’appliquer des filtres de couleur pour créer différentes valeurs et on peut aussi ajouter des données personnelles comme l’heure, la date du jour ou la température. En septembre 2015, Snapchat a introduit les « Lenses » permettant aux utilisateurs d’ajouter des masques de réalité à leurs photos et vidéos.
J’ai cherché à savoir la raison de l’impopularité de ce réseau social à Bujumbura et ceux que j’ai interrogés m’ont affirmé que, oui ils connaissaient Snapchat mais qu’ils ne savaient pas très bien comment l’utiliser ou que son utilisation n’est pas très pratique du fait que se prendre en vidéo n’est pas très évident, sinon envoyer un tweet ou un statut sur Facebook ne nécessite pas grand-chose et surtout on peut le faire n’importe où. Mais partant du fait que les jeunes gens de Bujumbura partagent énormément leur vie en photos sur Facebook ou Instagram par exemple, il est étonnant de constater qu’ils ne le font pas sur Snapchat qui, lui permet de le faire en direct. Serait-ce parce que les images partagées la plupart du temps sur les autres réseaux sociaux sont souvent retouchées et donc qu’ils n’osent pas montrer leur vraie vie en live? Ou tout simplement leur vie n’est pas si intéressante en vraie comme ils aiment souvent le faire croire et donc ils n’ont pas grand chose à montrer en direct? Serait-ce par modestie ou par ignorance de l’utilisation de l’application? Quoi qu’il en soit, cela donne matière à réflexion…
