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Parce que tu es une fille!

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« Non, tu ne dois pas faire ça. Pourquoi ? Mais….parce que tu es une fille voyons ! »

Chacune de nous a toujours eu droit au moins une fois dans sa vie à ce genre de phrases. Il y’a d’un côté toute une liste de choses qu’il convient de faire « pour une fille » et d’autres choses qu’on ne doit même pas envisager au risque de s’attirer les foudres divines.

fille-africaine3« Assieds-toi comme une fille», « Surveille ton langage », «Habille-toi comme une fille », « Une fille ne siffle pas et ne grimpe pas aux arbres », et patati et patata. C’est limite qu’on ne te dit pas comment respirer. Qu’est-ce que c’est agaçant !

Le bon et le mauvais côté de la chose

D’une part, toutes ces phrases dont on nous rabat sans cesse les oreilles constituent la base de l’éducation féminine, surtout au Burundi. C’est ce qui fait de nous des personnes respectables et respectées. Car, vous vous imaginez bien qu’une société où les filles feraient tout ce qui leur passe par la tête, n’auraient aucune conscience de leur valeur ou de leur féminité serait une société courant à sa perte. D’une autre part, c’est ce genre de phrases, ce genre de « limites », ce genre de freins, de barrières, appelons-le comme on veut, qui se cachent, parfois sournoisement dans ce genre de phrases qui peut constituer un handicap à l’accomplissement des femmes au Burundi.

fille-africaine5En effet, quand on grandit en entendant des phrases du genre « une fille ne peut pas faire ça » qui sous-entend qu’un garçon lui, peut le faire, c’est indéniable qu’on se sentira toujours d’une part « inférieures »,  par rapport aux hommes. On ne pourra jamais oser faire des choses de peur de passer pour une dévergondée, une fille facile bref, une fille sans éducation. On ne pourra jamais oser sortir de notre zone de confort pour tenter des choses nouvelles parce qu’on sera toujours confronté quelque part à cette limite, à cette barrière  psychologique du « capable mais pas possible » (Non je ne suis pas psy mais je m’y connais un peu).

fille-africaine2Néanmoins, j’ai envie de dire que tout ça, ce sont des arguments de femmes faibles. Oui, on nous a rabattu les oreilles toute notre enfance avec ces phrases, ça nous a peut-être blessé sur le coup, ça nous a rabaissé, mais ce n’est pas une raison de se dire, de se sentir ou de se croire inférieure parce qu’il y a soi-disant des choses qu’il ne t’est pas permis de faire parce que tu es une fille, surtout au Burundi. Non, je ne dis pas : Allez les filles! Grimpons nous aussi aux arbres, sifflotons autant que nous le permet notre souffle (et surtout sifflotons la nuit)*, non. Mais je dis bien, osons tirer de toutes ces frustrations quelque chose de fort et de solide, osons regarder loin, osons dépasser nos limites. J’ai même envie d’ajouter : prenons une revanche en étant cent fois, mille fois meilleures qu’eux. Et d’ailleurs, au fond, nous sommes de loin meilleures qu’eux dans plusieurs domaines.

*Dans les coutumes burundaises, il est interdit de siffler la nuit.

 

Licenciée en Science Politique et Relations Internationales, Elodie Muco est une mordue de lecture et elle se passionne également pour l’écriture.

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