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EAC One Network Area : deux raisons qui devraient pousser le Burundi à y adhérer

Membre de l’EAC, le Burundi est le seul pays de l’EAC qui n’a pas encore intégré la zone de réseau unique de la Communauté de l’Afrique de l’Est qui harmonise les tarifs des appels vocaux. Voici deux raisons qui devraient inciter le Burundi à vite rejoindre le train en marche.

Pour ceux qui ne se retrouvent pas, les pays de l’EAC se sont conjointement engagés en 2014 à créer une zone de réseau (One Network Area) qui promeut des appels moins chers dans toute l’EAC, grâce à des tarifs d’appel harmonisés. Aujourd’hui, si une personne appelle du Burundi vers un pays de l’EAC, elle va payer 1300 BIF/min via le service roaming d’Econet Leo, et 2400 BIF via le roaming de Lumitel. Si elle appelle d’un pays de l’EAC vers le Burundi, elle va débourser 1100 BIF/min via Econet Leo et 5650 BIF/min via Lumitel.

En fait, avec ce réseau de l’EAC, les tarifs des appels ont été plafonnés, les frais d’itinérance mobile ont été supprimés et la surtaxe sur la terminaison des appels internationaux entrant a été abolie. Un Rwandais qui payait plus de 500 Frw/min via le système roaming dans tout l’EAC ne paie aujourd’hui que 60 Frw/min. Le hic est que les Burundais sont les seuls à ne pas bénéficier de ces avantages car n’ayant pas encore adhéré au réseau.

« Avec ce réseau unique, l’appelant paie sa communication à l’opérateur local 0,10 USD/min, lequel reversera à un opérateur d’un autre pays de l’EAC une taxe de 0,07 USD/min de communication, pour avoir permis à son abonné d’utiliser les services de son réseau », expliquait Euphémie Nizeye de l’ARCT dans les colonnes du journal Iwacu

Pourquoi le Burundi devrait y adhérer ?

De un, les appels internationaux sont une réalité au Burundi, le rapport des indicateurs TIC au Burundi, exercice 2019 le montre bien. Le trafic mobile sortant (vers l’international) était de 4342895,92 minutes alors que le trafic téléphonique international entrant était de 86693825,11 minutes dont 5087889,92 minutes du trafic international entrant par le réseau mobile. Ainsi le réseau burundais verrait sans doute le volume d’appels internationaux entrant et sortant augmentait, ce qui ferait les affaires des compagnies de téléphonie burundaises. S’il y avait encore un doute sur cela, l’expérience du Kenya prouve qu’avec ce réseau, les appels entrants en itinérance vers le Kenya depuis les pays de l’EAC ont augmenté de plus de 935 % au premier trimestre 2016.

De deux, les taxes pour les appels téléphoniques sont également une entrave au développement du secteur. Avec le décret de 2013 sur la taxation des appels internationaux entrant au Burundi, il y a eu une augmentation de 247 % sur le prix de la terminaison des appels internationaux en 2014. En 2017, il a été institué une taxe spécifique de 52 BIF par minute d’appel, quelle que soit la destination de l’appel (nationale ou internationale). Cette année, une autre taxe de 18 % du coût d’achat sur les mégabits (utilisés pour la connexion internet) a été instituée. Elle va sûrement réduire le volume d’appels entrants et sortants via WhatsApp et autres réseaux sociaux.Or, en intégrant ce réseau, ces taxes seront abolies, et c’est le Burundais lambda qui en sortira gagnant. Avec ce réseau, l’Ouganda a pu réduire, les tarifs d’itinérance de détail qui sont passés de 0,93 USD à 0,10 USD par minute.

En intégrant l’EAC One Network Area, la communication deviendra plus facile et moins chère pour les Burundais, et cela ne sera pas sans profit.

 

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