Les femmes qui exerçaient le petit commerce transfrontalier ne savent plus à quel saint se vouer. Leur business, la seule source de survie est en arrêt à cause de la Covid-19. Elles appellent à l’aide de l’État pour redémarrer leur business.
La Covid-19, pandémie qui sévit l’économie mondiale est également durement ressentie par les femmes commerçantes exerçant sur les frontières, car il leur est impossible d’acquérir leur gagne-pain. Claudine habitant de la zone Gatumba, mère de quatre enfants ne sait plus à quel saint se vouer. « Je vendais des tomates en RDC. Mon business est au point mort depuis le mois d’avril 2020 ».
Selon cette jeune femme, ce commerce lui rapportait entre 5000 et 7000 fbu par jour. Grace à ce revenu, elle parvenait à nourrir, vêtir, éduquer et soigner sa famille.
Nous sommes secoués…
Désormais, la famille vit dans la misère. Le mal ne vient jamais seul. Les inondations qui ont secoué cette zone frontalière de la RDC ont ajouté du drame au drame. Elles ont détruit sa maison. « Le mois dernier, j’ai vidé l’épargne que j’avais constituée depuis l’année dernière », se lamente-t-elle. Pour le moment, elle ne voit pas comment sortir de cette précarité.
La situation est pire pour Natacha, une autre commerçante vendant les pommes de terre de l’autre côté de la Rusizi. « Je suis veuve et mère de trois enfants. La covid-19 m’a fortement secoué.»
Désespérée, cette brave dame fait savoir que ses enfants et elle n’auraient pu tenir six mois dans cette situation. « N’eut été le soutien de mes amis et quelques parents, nous serions tous morts. »
Ces courageuses femmes s’inquiètent pour l’avenir de leurs familles. Car, même après la pandémie, faute d’argent, elles ne seront pas à mesure de redémarrer leurs activités.
Pour ces femmes, le petit commerce transfrontalier était le moyen d’échapper aux conditions de vie précaires qui caractérisent encore le Burundi, dans les zones urbaines comme rurales.
L’appui de l’État est incontournable
Leurs témoignages fait comprendre que ce business leur a permis d’élargir leurs possibilités d’accès à des ressources autres que celles provenant des champs, en améliorant leurs revenus.
Par ailleurs, ce commerce renforce leur position sociale et économique et leur rôle au sein des ménages. L’augmentation de leurs revenus rejaillit positivement sur la société et contribue à assurer la stabilité des ménages et à atténuer les sources de conflits sociaux.
Pour relancer leurs activités, ces femmes ont besoin du soutien. Un fonds de soutien et de relance. Ainsi, le gouvernement doit penser un plan pour accompagner les femmes dont les activités ont été éprouvées par la crise sanitaire.