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Feu président Buyoya pourrait-il enfin reposer au pays ?

Décédé à Paris le 17 décembre 2020, la dépouille de l’ancien président burundais Pierre Buyoya repose aujourd’hui à Bamako au Mali. Son épouse vient de rentrer au pays et a été reçue par la Première dame. Un signe du retour en grâce de la famille de l’ancien président et peut-être le rapatriement de son corps ? Internautes et politologues ont été nombreux à s’exprimer. 

Le tweet de l’@Burundi1stLady du 30 avril a suscité certaines interrogations. Main dans la main, la Première Dame avec Sophie Buyoya, ancienne Première Dame et deux de ses enfants dont l’ainé Olivier Buyoya a fait le tour du net. 

Un rapatriement du corps ? 

Inhumé le 29 décembre 2020 au cimetière catholique de Bamako, la capitale malienne, l’ancien président burundais Pierre Buyoya, haut fonctionnaire de l’Union Africaine au Mali et au Sahel est mort à 71 ans. Condamné par la justice burundaise à la prison à perpétuité pour assassinat du premier président démocratiquement  élu en 1993. 

La photo des deux dames a poussé certains internautes à cogiter sur un probable rapatriement du corps de ce Président qui a dirigé le Burundi de 1987 à 1993 et de 1996 à 2003. La colline Mutangaro de la commune Rutovu en province Bururi, colline de naissance de Buyoya attend son retour, laissent entendre des sources proches de la famille. 

« J’ai autorisé à la famille de rapatrier le corps de feu président Buyoya », a déclaré le président Evariste Ndayishimiye le 30 décembre 2020 lors d’une émission publique. « Il ne méritait pas tous les honneurs d’un ancien chef de l’Etat puisqu’il avait été condamné », avait-t-il  quand même tenu à préciser.

La toile s’est aussitôt enflammée

« C’est une très bonne chose, cette photo redore l’image du Burundi, courage à l’actuelle  Première  dame, c’est un signe de réconciliation, c’est ça la politique  », disaient certains internautes. D’autres s’adressaient directement à la Première dame en ces termes : « N’oubliez pas que votre mari a refusé son enterrement au Burundi qu’il a dirigé, On tisse une relation et on détruit une autre. C’est du sur-place qu’on fait. Pas d’avancement  »

Une exposition symbolique

Le président burundais et deux de ses prédécesseurs d’un côté, la Première dame et deux des anciennes Premières dames de l’autre, de quoi faire dire à un politologue que toutes ces rencontres n’étaient pas tout à fait fortuites. 

Le professeur Julien Nimubona trouve que cette photo du 30 avril est «  sollicitée par une Présidence qui cherche une légitimation dans une exposition  symbolique, seulement symbolique d’une intention de rassembler ou de réconcilier ». Et d’ajouter : « Ce gouvernement avait d’abord refusé le rapatriement du corps du président Buyoya. Mais depuis un certain  temps, Olivier Buyoya, son fils ainé (Directeur régional de l’International Finance Corporation IFC pour l’Afrique de l’Ouest) tournoie autour de la présidence, sans doute cherchait-il à négocier le retour tranquille de sa mère et ensuite  la protection des intérêts de la famille »

Certes, cette rencontre du 30 avril est un signe éloquent du renouement des relations de confiance malgré le procès qui a eu lieu contre l’ancien président. C’est également le signe de la réconciliation qui pourrait ouvrir la voie au rapatriement de la dépouille de cet ancien président burundais. De l’au-delà, il serait peut-être fier de retrouver le Burundi, son pays natal et sa dernière demeure. 

 

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