Avec un taux de chômage qui ne cesse de croître, plusieurs jeunes qui terminent leurs études se retrouvent à la maison, sans boulot et sans aucune autre source de revenus. La plupart d’entre eux essaient de créer leurs propres emplois, les autres attendent d’autres opportunités.
Nous sommes sur la colline Kagoma de la commune Vyanda. Une localité plutôt calme avec des collines verdoyantes. Les ménages sont dispersés sur les collines. Les terres cultivables sont en abondance. Malgré cet atout, beaucoup de jeunes restent au chômage. Ils n’arrivent même pas à s’organiser. Jean Marie Niyomwungere, 24 ans, est en train de construire une case pour le bétail. Il a pourtant terminé ses études il y a trois ans. Dans un premier temps, il a tenté sa chance et est parti en Tanzanie dans l’espoir de trouver mieux, mais sans succès. Du coup, il a fait le chemin inverse. « J’ai cherché par tous les moyens l’emploi ou intégrer une coopérative, la réponse a toujours été négative. J’ai donc pris la décision de travailler pour mon propre compte ».
Sur cette colline, ils sont une centaine à vivre la même situation que Jean Marie. Sans information sur les opportunités d’emploi, ils se rabattent sur les petits travaux champêtres pour gagner un peu de sous.
Des portes de coopératives fermées ?
Des groupements de coopératives Sangwe, il y en a Kagoma. Mais ces jeunes fraichement sortis de l’école ne parviennent pas à s’y intégrer. « Chaque fois que nous essayons d’y adhérer, soit on nous répond qu’il n’y a plus de place, soit que nous devons payer 10.000 FBu. Une somme que nous n’avons pas », renchérit Jean Marie. Il a eu vent d’une autre coopérative exclusivement réservée aux chômeurs. Des gens sont venus faire un recensement, ils se sont fait inscrire mais depuis, aucune nouvelle.
Adronis Metero, chef de la sous-colline Kagoma, reconnaît un chômage endémique dans la commune Vyanda. Avec plus ou moins 350 ménages, chacun peut compter au moins 3 jeunes chômeurs. Il conseille à ces jeunes d’intégrer les coopératives Sangwe de leur colline. Un conseil auquel Etienne Ndikumana, jeune chômeur de 24 ans ne croit pas. « Les membres de ces coopératives se méfient de nous. Sangwe est un petit cercle fermé où seuls les membres du parti au pouvoir y accédent ». Oscar Niyongabo, trésorier de ladite coopérative nie avoir refusé l’entrée aux autres jeunes. Il reconnaît cependant que les jeunes diplômés sont peu nombreux dans sa coopérative : « Nous avons seulement 5 jeunes diplômés sur plus de 130 membres », précise-t-il.
Entreprendre pour s’en sortir
Entre 17.000 et 20.000 jeunes sont au chômage dans la seule province de Bururi. Une vrai source de développement s’ils se mettaient ensemble pour créer leurs propres emplois. Juvent Ndayikeza, chef de cabinet du gouverneur de Bururi appelle les jeunes à se regrouper en associations. « Il y a 10 millions de Fbu destinés à financer les projets des jeunes. C’est à eux de s’activer pour les avoir ». Cet administratif reconnaît néanmoins que les débuts sont toujours difficiles. Mais il est convaincu que si ces jeunes pouvaient approcher les conseillers communaux, ils pourraient les aider à mieux s’en sortir.