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Burundi : jusqu’où ira l’augmentation des taxes ?

S’il y a une actualité qui défraie la chronique au Burundi ces derniers jours, c’est bel est bien l’ajout de taxes sur les bouquets de Lumitel. À cela, s’ajoute le tarif d’assurance automobile qui a été revue à la hausse jusqu’à 44 % au mois de septembre et la hausse du prix du carburant. Une question reste donc posée. Au vu de la situation économique actuelle, la population est-elle prête à s’adapter ?

Les chiffres font froid dans le dos. Une augmentation de 46,9 % est prévue par rapport au budget précédent avec un déficit budgétaire qui s’accroît de 269,2 %. Et pour financer tout ça, le projet de loi des finances, exercice 2023-2024 a introduit plusieurs nouvelles mesures fiscales par rapport au budget précédent. 

Or, ces taxes ne font qu’enfoncer l’épine dans la blessure de la population burundaise. Le pouvoir d’achat des ménages s’est sérieusement effrité, ce qui vient mettre en péril les conditions d’existence des Burundais déjà éprouvantes. 

Dans ces conditions, comment élargir l’assiette fiscale ? Au vu de la situation économique actuelle, les Burundais sont-ils capables de payer ces taxes ? Il faudrait avoir déjà quelque chose dans son assiette. Si la charge de l’impôt atteint la limite de ce que les citoyens peuvent supporter en période de prospérité, nous risquons actuellement le désastre. Ce que ces taxes vont engendrer, c’est plus de pauvreté.

Pour y voir plus claire…

Le constat est que de nos jours, notre économie génère peu de recettes à l’Etat. Il n’y a pas de stratégies de création de richesse mises en œuvre pour augmenter les recettes de l’Etat et combler ce déficit. Aujourd’hui, les recettes propres de l’Etat sont loin de combler les besoins en dépenses sans évoquer le besoin en dépenses d’investissement génératrices de croissance.

Pourtant, le pays continue d’augmenter la pression fiscale pour augmenter les dépenses de l’Etat, alors que dans d’autres pays, c’est le contraire :  on diminue les dépenses de l’Etat pour diminuer la pression fiscale et permettre au secteur privé d’engager et d’investir. 

La grande question qui se pose aujourd’hui est comment sortir de ce piège ? Est-ce qu’on a encore des marges de manœuvre pour financer ce déficit dans cette crise ou l’économie burundaise se transforme progressivement en une économie de pénurie et aller vers la croissance ? Ou bien, le gouvernement devrait plutôt diminuer son train de vie ? 

Réduire les dépenses, l’urgence absolue

La vraie solution pour notre économie est d’instaurer des politiques pro-croissances économiques qui génèrent des recettes à l’Etat. Dans le cas actuel où la situation est autre, le gouvernement devrait être contraint de diminuer ses dépenses. Rappelons que l’objectif du gouvernement actuel est de faire du Burundi une économie émergente. 

Or, pour y parvenir, il doit compter extrêmement sur la mobilisation des moyens stratégiques, notamment un soutien au secteur privé, un système fiscal simplifié, facilitation de l’intégration nationale et la promotion d’une gouvernance responsable.

À mon humble avis, cette option présente un double avantage. Primo, celui de ne pas augmenter les impôts, ce qui est politiquement impopulaire (au vu de la situation économique actuelle), et néfaste pour la compétitivité des entreprises. Secundo, celui d’inciter l’Etat à effectuer des arbitrages budgétaires l’obligeant à redéfinir ses priorités et à abandonner les dépenses secondaires ou superflues. 

En l’honneur des décideurs : ce billet est comme un cri du cœur. Aussi longtemps que le gouvernement ne tiendra pas compte de la réduction de la fiscalité ou d’un système fiscal simplifié, l’économie, le développement et l’avenir de ce pays seront toujours en danger.

 

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