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Alcool : la santé sacrifiée à l’autel de l’argent ?

Parmi les principaux obstacles au combat contre les effets néfastes des drogues licites se trouvent les compagnies à l’origine de ces productions. Et si les choix des décideurs ne tenaient pas compte des vrais enjeux ?

Alcool, tabac,…pour ne citer que ces deux-là, sont des drogues plus ou moins « acceptées » bien qu’à l’origine de nombreuses conséquences et dégâts ici et là. Elles le sont du fait qu’elles sont licites. Et parfois l’on se trompe en pensant que ce qui est licite est sans danger. Et les compagnies productrices l’ont bien compris. Elles ont comme stratégie d’instiller le doute dans la tête des gens et hop, ce qui était dangereux le devient moins et ce qui l’était plus ou moins ne le devient plus. 

Tout ça, alors que l’alcool par exemple est la première sinon la deuxième cause de mortalité évitable. Là, c’est quand « ces compagnies n’esquivent pas les effets de l’alcool sur la santé ou ne minimisent les risques et autres dommages », pour le vademecun du lobby de l’alcool comme expliqué par deux médecins français. Et quand elles acceptent, c’est dans les cas extrêmes des « buveurs excessifs » à qui on jette tout le tort alors que ceux-ci « font partie de la communauté des buveurs d’alcool ». 

Elles jouent toujours sur le « consommer responsable ». Encore faut-il que le consommateur soit bien informé des risques et des conséquences de sa consommation, là il ferait un bon choix. D’ailleurs, un confrère blogueur taxait la « consommation responsable comme du n’importe quoi »

Mais il y a cet autre argument : ces entreprises  contribuent « énormément » au financement du « développement ». Vraiment ? Et à quel prix ?

Coûts sur la santé 

Il n’y a pas d’étude encore faite au Burundi pour évaluer les conséquences ou les coûts de la consommation d’alcool. Mais au regard des études faites ailleurs, force est de constater que les dommages sont loin supérieurs aux « supposés apports » dans l’économie des pays. 

Par exemple en France, une étude faite en 2015 a montré que « le coût social de l’alcool représentait une somme de -tenez-vous bien- 120 milliards d’euros ! Et pour ce qui est des taxes qui financeraient l’État, l’économiste qui a fait l’étude a montré que « la taxation sur les alcools ne représentait que 37 % du coût des soins des maladies engendrées par l’alcool ». Et de conclure qu’en fait « les dépenses liées à l’alcool appauvrissent la nation ».

Bien avant cela en Suisse, l’Office Fédéral de santé publique estimait en 2010 à « 613 milliards de francs les coûts directs de la consommation d’alcool » qui incluent entre autres « les traitements dispensés en cas de maladie, d’accident ou de blessure liés à l’alcool ». Là c’était sans parler « des infractions dues à l’alcool (actes de violence ou déprédations) qui coûtaient 251 millions de francs suisse à la collectivité en frais de police, de justice et d’exécution des peines ».

Quant aux coûts indirects, « ils s’élevaient à 3,4 milliards de francs ; les entreprises en assumant 1,2 milliard de francs imputables à de courtes absences au travail ou à une baisse du rendement des employés en raison d’une « gueule de bois » par exemple. Les 2,2 milliards restants découlaient de la mortalité et de la morbidité dues à l’alcool. Les décès prématurés, les absences pour cause de maladie ou les mises à la retraite anticipée faisaient disparaître savoir-faire et main-d’œuvre ».

Des exemples qui, au-delà des publicités sur l’alcool, montrent que ses effets sont loin d’être pris à leur juste valeur.

Bonjour,
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Yaga voudrait vous solliciter pour remplir ce questionnaire en rapport avec l’aide au développement au Burundi. Nous garantissons votre anonymat et les données recueillies seront ensuite détruites.

 

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