À mesure que l’on approche de la date butoir de la fin du mandat présidentiel en R.D.C., la tension s’accroît et la crainte d’un scénario à la burundaise domine les conversations. En y pensant, je me suis dit que le salut passe par la recherche d’une « voix moyenne » entre les deux extrêmes : le camp de la majorité et le camp de l’opposition.
Qu’est-ce que « la voix moyenne » ?
C’est celle qui tient avant tout compte des intérêts des couches populaires de la société. Par « couches populaires », j’entends ces gens qui passent la journée à essayer de vendre une boîte d’allumettes, un carton de biscuits ou 3 kilos de légumes. Ce sont ces gens-là qui dépendent de leurs maigres revenus journaliers pour survivre.
Ceci dit, il n’est pas facile d’appréhender en quoi consiste le fait de tenir compte des intérêts des couches populaires de la société. J’avoue que moi-même, je ne suis pas en mesure d’en définir les contours.
Face à ce constat, je me suis dit qu’il suffit de déterminer ce que n’est pas « la voix moyenne » pour in fine en définir les vrais contours.
Ce que n’est pas « la voix moyenne » :
• Ce n’est pas celle du dialogue politique entre deux camps décidés à en découdre. L’histoire politique de notre pays nous apprend que dialogue est toujours synonyme de trêve ou de partage du gâteau. On va au dialogue parce qu’on n’a plus les moyens de mener une bataille. On va au dialogue parce qu’on veut bluffer…
Pour autant, je ne condamne pas la volonté du pouvoir en place de réunir tout le monde autour d’une table.
• Ce n’est ni la voix de l’impunité pour les crimes de droits de l’homme ni celle de la violation de la Constitution.
• Elle ne vise pas, non plus, la victoire d’un camp sur l’autre. La victoire d’un camp sur l’autre est aussi problématique que le statu quo actuel. À quoi servirait une victoire de l’opposition à la prochaine présidentielle si elle résulte en une exclusion du jeu politique de tous les ténors de la majorité actuelle ?
• Enfin, elle n’est pas la synthèse de deux positions antagonistes : nous savons qu’actuellement, la majorité et l’opposition défendent des points de vue difficiles à concilier. En revanche, « la voix moyenne » est sans doute un trait d’union entre les deux blocs.
Parole d’un citoyen.
Guy Muyembe
Blogueur et enseignant