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11ème sommet sur le Mécanisme régional de suivi de l’Accord-Cadre pour la RDC : des assises d’espoir pour les Congolais

Les Congolais vivant à Bujumbura espèrent que le 11ème Sommet du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo (RDC) et la région prévue du 2 au 6 mai au Burundi pourra arriver à des conclusions salutaires pour l’Est de la RDC. La présence du secrétaire-général des Nations-Unies leur inspire confiance.

« Oui. Nous avons espoir. En tout cas, avec la présence de la plus haute autorité des Nations-Unies, nous pensons que les clauses du sommet seront cette fois-ci respectées et mises en application », confie Patrick, un jeune congolais habitant à Bujumbura.   

Pour lui, il est temps que l’Est de la RDC retrouve la paix, la tranquillité. « Voilà, ça fait des années que j’ai quitté mon pays suite à l’instabilité. Aujourd’hui, il faut que les chefs d’Etats de la région prennent des mesures amenant même ces différents groupes rebelles à s’aligner dans la logique de la paix », mentionne-t-il, notant que si ces groupes s’entêtent, il faut utiliser la force pour les recadrer. 

Interrogé sur ses attentes sur ce sommet, un autre Congolais habitant à Bwiza indique qu’il s’attend à des mesures contraignant ceux qui déstabilisent l’Est de la RDC à se ressaisir : « J’ose espérer qu’un sommet qui va rassembler 13 chefs d’Etats et de gouvernement avec la présence du secrétaire général des Nations Unies va arriver à quelque chose de très importante. Nous sommes fatigués ».

Et de supplier les participants à ce sommet : « Pensez à la population congolaise, à ces enfants, à ces mamans, aux handicapés de guerre, … Les déplacés de guerre vivent dans des conditions inhumaines, s’il vous plaît, tout ce monde a besoin de la paix, de la sécurité », plaide-t-il.

Les pessimistes n’y croient pas trop…

De son côté, un expert en matière de sécurité n’est pas très optimiste. « C’est difficile d’arriver à la paix dans cette partie de la RDC au moment où des groupes rebelles, des groupes armés pullulent encore », analyse-t-il. 

S’exprimant sous anonymat, il rappelle que cette situation ne date pas d’aujourd’hui. D’après lui, certains de ces groupes rebelles sont des créations des puissances étrangères pour pouvoir exploiter les richesses minières de la RDC. « Et pour réussir, elles passent par des Congolais eux-mêmes. C’est dans ce contexte d’instabilité que les pillages se font », poursuit-il, signalant qu’il existe dans cette région des groupes rebelles d’origines étrangères.  Alors, s’interroge-t-il, « est-ce qu’ils sont associés dans ce processus de dialogue pour la paix dans cette région ? »

Cet expert en matière de sécurité fait remarquer qu’il ne s’agit pas du premier sommet sur la question à l’Est de la RDC. « Malheureusement, chaque fois, les accords ont été violés par telle ou telle autre partie en conflit », note-t-il. 

Selon lui, la présence du SG des Nations Unies dans ce 11ème sommet peut avoir un impact positif pour les résultats dudit sommet. Seulement, nuance-t-il, le grand problème se trouve au niveau de la mise en application des accords signés. 

Plus dix chefs d’Etats attendus à Bujumbura

A l’agenda du sommet, il sera question d’examiner les progrès et les défis dans la mise en œuvre des engagements pris au titre de l’Accord-cadre signé à Addis-Abeba, en Ethiopie, le 24 février 2023.

Ce dernier engage treize pays signataires et quatre institutions garantes dont l’ONU, l’UA, la CIRGL et la SADC. Le but visé étant de mettre fin aux cycles récurrents de conflits et à l’insécurité dans l’Est de la RDC. 

Les pays signataires sont : l’Afrique du Sud, l’Angola, le Burundi, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo (RDC), le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan, le Soudan du Sud, la Tanzanie et la Zambie. Tous sont attendus à Bujumbura pour le sommet du 6 mai qui se tiendra au Palais présidentiel de Kiriri. 

 A ce sommet, il est attendu un invité de marque : Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations-Unies qui, selon le programme, arrive à Bujumbura, le 5 mai 2023.  Des rencontres avec le président Evariste Ndayishimiye et les autres chefs d’Etats de la région sont prévues. 

La récente visite d’un secrétaire général des Nations-Unies date de 2016 lorsque Ban Ki-Moon est arrivé, à Bujumbura, le 23 février, dans le cadre de résolution de la crise de 2015.

Ce sommet se tient quelques jours après la démission du Général Jeff Nyagah, le commandant de la force régionale est-africaine (EACRF) déployée dans l’Est de la RDC. Dans sa lettre de démission, ce général kenyan a invoqué une ‘’ menace’’ à sa sécurité et des ‘’ campagnes’’ de dénigrement contre sa mission.

 

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