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Santé mentale : ce qu’il ne faut pas ignorer

Au Burundi, un malade mental est appelé « umusazi », un fou qu’il faut lier ou battre. Les malades mentaux sont stigmatisés et marginalisés alors qu’ils n’ont rien fait pour mériter ça. Et ils sont de plus en plus nombreux les Burundais à souffrir des troubles mentaux. En 2019, une étude montrait que 4 Burundais sur 10 présentaient des troubles psychologiques. Face à ces troubles, l’échappatoire dans les drogues devient monnaie courante. Plus préoccupant encore, selon la même  étude, 6.4% des Burundais ont tenté le suicide, et 3% de ceux-là sont allés jusqu’au suicide.

Devant des chiffres aussi alarmants, a-t-on le droit de prendre à la légère la santé mentale ? Récemment, Yaga a publié un dossier complet sur la santé mentale pour tirer la sonnette d’alarme sur la perception que notre société se fait des malades mentaux et leur prise en charge. Le leitmotiv était #Sabasazi, pour montrer que ceux qui souffrent des troubles mentaux ne sont pas des rebus de la société dont il faut se débarrasser par n’importe quel moyen. Ils ne sont pas fous, ils sont juste malades et il faut les soigner. La question qu’l faut se poser est de savoir comment ils sont prise en charge et comment ils devraient l’être. Le pays prend-il le problème à bras-le-corps d’autant plus que les statistiques sont assez alarmistes ? 

Quelle prise en charge ?

« Avec 38 lits à Gitega, 16 lits à Ngozi et 154 lits au CNPK, c’est insuffisant », déplorait un médecin. Il paraît que le Burundi ne dispose que de 4 psychiatres basés à Bujumbura. Mais 25 médecins sont en train de se spécialiser en psychiatrie à l’étranger, avec obligation dans le contrat de nos bourses d’étude, de retourner travailler au pays, d’après les informations auxquelles nous avons eu accès. Bien plus, « depuis deux ans, la Centrale d’Achats des Médicaments Essentiels du Burundi (CAMEBU) fait la commande des psychotropes au même titre que d’autres médicaments somatiques », a-t-on appris d’un cadre de cette institution. Tout cela est très encourageant, mais la route encore longue. 

Le traumatisme psychologique tant qu’il est identifié est traitable. Il faut tout d’abord oser reconnaître qu’il existe puis oser en parler. Ce n’est pas une honte que d’attraper une maladie. Et c’est ici qu’un effort doit être consenti parce que la prise en charge commence par là. 

L’obstacle majeur reste ce dénie de vulnérabilité face aux différents traumatismes. Tant qu’il reste une maladie de « luxe », des « muzungu » dans nos mentalités, quand y ferons-nous face? Il faut le faire et c’est maintenant qu’il faut le faire, car comme on dit, qui remet à demain trouvera malheur en chemin. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre ce dossier sur la santé mentale que Yaga vous présente. 

 

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Les commentaires récents (1)

  1. Il n’y a pas la santé sans santé mentale! parce qu’on a ignoré ce secteur au Burundi c’est Dieu qui fera le meilleur aux malades mentaux