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Sans argent, évitez des fêtes inutiles

Comme tant d’autres, quand l’année touche à sa fin, les cerveaux des fêtards « poillisimes » bouillonnent en tous sens pour trouver à tout prix l’argent afin de fêter comme il se doit le nouvel an. Cependant après les fêtes, il faut payer les dettes. Témoignage.

Je m’appelle Tiger*. J’ai 25 ans. Je suis étudiant à l’Université du Burundi depuis l’an 2020. Nous sommes en dernière semaine du mois de décembre de 2021. En ce moment-là, les cours sont en marche. Le vendredi du 24 décembre, je quittais de l’auditoire avec mes amis de classe. Sur le chemin, on se lamentait tous du retard des fruits de notre igiti (prêt-bourse), l’unique source de revenus des étudiants. Entretemps, je tourmentais fortement mes neurones pour pouvoir, quel que soit le coût, passer de bons moments de fin d’année avec ma bande de copains. On avait prévu de passer la nuit au cinq sur cinq en quartier de Bwiza.

Le seul et seul remède d’avoir du cash et ne pas rater cette nuit spéciale, c’était de demander une dette. J’ai fait recours à mon ami qui est dans une association où on prête de l’argent mais le remboursement se faisait avec intérêt de dix pour cent. Il a demandé pour moi une somme de deux cents mille. La veille du 1 janvier 2022, en plein plaisir, on a bu, la bibine remplaçait l’autre, on a dansé, c’était une soirée agréable au cinq sur cinq. Je suis rentré à l’aube au campus Mutanga, les poches presque vides. Le lendemain soir, on s’est rencontré  au « bar des idées » qui se trouve à l’intérieur du campus pour nous raconter nos moments festifs.

Bonjour les dégâts…

Lundi, le 3 janvier 2022, la vie estudiantine a repris comme à l’accoutumée. La routine quotidienne était de fréquenter les classes chaque matin, se diriger aux restaurants du quartier en se pourvoyant de l’argent bien sûr, etc. Vous savez ? Après deux mois, l’intérêt de la somme empruntée était arrivé à quarante mille et  la maigre somme du prêt-bourse n’était pas encore disponible pour que je puisse rembourser. Pour tenir le coup, j’ai dû m’enfoncer dans d’autres dettes. Le dicton kirundi dit bien umugabo yikora kutwo yarondeye, j’ai été obligé de vendre mon smartphone enfin de rembourser l’argent que j’avais consommé en une soirée. La vie est devenue on ne peut plus un plus difficile pour moi à cause de cette lourde dette. Je pouvais même passer deux jours sans manger.

Quelques jours plus tard, j’ai été obligé de suspendre les cours pour retourner chez mes parents afin d’attendre la perception du prêt-bourse. Par hasard, j’ai eu l’aide d’un certain ami qui est l’étranger, et du coup, j’ai repris confortablement mes études.

Même si la bière est au cœur des fêtes de fin d’année, chers étudiants, quand vos poches sont gâtées, épargnez-vous des loisirs excessifs en vous plongeant dans des dettes lourdes. La dette arrose la gorge au jour de joie, mais le lendemain, le ventre la paiera au jour de tourment. 

 

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