Avec la dévaluation du franc burundais qui s’observe actuellement, certains ne voient pas le bout du tunnel. Si ça continue de la sorte, il faudra bientôt un sac rempli de billets pour acheter un 1kg de riz. Avant de penser à faire du Burundi un pays émergent d’ici 2040 (un objectif, somme toute, lointain), le #FNDB2023 ne ferait-il pas mieux de proposer plutôt des solutions d’urgence pour accélérer le rythme de réduction de la pauvreté ? Cette blogueuse réfléchit à haute voix.
Les chiffres en témoignent. En ce moment où d’autres pays de la région enregistrent une croissance économique, le Burundi a un des taux de croissance les plus faibles par rapport aux autres pays de l’EAC.
Partons du PND (Plan National de Développement 2018-2027) pour comprendre. Dans le chapitre 4 de ce plan, il est prévu une croissance de 4,0 % en 2018 et 10,7 % en 2027. Or, selon le rapport du Fonds monétaire international (FMI), le Burundi tablait sur une croissance de 3,6% en 2022. La courbe ne cesse d’aller decrescendo. Pourtant, selon les spécialistes, si d’ici 2025 l’exportation n’augmente pas de 10 %, la probabilité de sortir de la liste des pays pauvres restera une utopie.
Indicateurs alarmants
Malgré les discours de certains hommes politiques que l’économie du Burundi se porte bien, la situation est actuellement toute autre. Les prix des denrées alimentaires augmentent du jour au jour, les difficultés d’approvisionnement en carburant sont énormes. Le pays manque cruellement de devises pour acheter le carburant. Dans plusieurs villes du pays, des files interminables se reforment devant les stations-services et c’est devenu le train-train quotidien.
Le franc burundais se déprécie, l’inflation s’envole à 26,8 %. Or, si le taux d’inflation atteint 10%, c’est déjà une situation critique. Pire, on approche les 30%, ce qui montre que la situation devient de plus en plus intenable. D’ailleurs, pas étonnant dans ce contexte que les investissements étrangers soient réticents, même constat pour l’aide au développement qui se fait toujours attendre.
Tout cela n’est pas sans conséquence sur la population vu que le Burundi devrait miser sur les investissements, étant donné que nous évoluons dans un cadre d’intégration régionale.
Les faits sont têtus
Selon une enquête, pour le seul mois d’octobre 2022, 224 Burundais ont embarqués à bord d’Ethiopian Airlines pour la capitale Serbe, Belgrade. Une des grandes raisons, le mal de vivre dans un pays miné par la pauvreté et le désespoir de l’avenir.
Pire encore, la faible valeur de notre monnaie et l’inflation poussent même les docteurs, spécialistes médecins et ingénieurs, qui sont censés être bien rémunérés, à abandonner leurs postes pour aller exercer ailleurs. Une tragédie absolue pour le pays.
La bonne gouvernance : la pièce manquante du puzzle.
C’est une réalité, le contexte économique international est instable. Ce n’est pas qu’au Burundi seulement. Cela est dû au choc de la pandémie du Covid-19 et la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui vient renchérir considérablement les prix du pétrole et les prix des engrais azotés. Or, pour un pays comme le Burundi où il y a des lacunes sérieuses en matière de bonne gouvernance, le choc est énorme et c’est d’ailleurs ce qui a plongé la majorité des Burundais dans une misère sans nom.
Loin de moi l’idée de me revendiquer spécialiste en économie. Je ne suis qu’un jeune burundais qui se demande ce qu’il nous faut pour sortir de la pauvreté dans laquelle nous sommes. Actuellement, la question la plus importante qui se pose est de savoir comment réduire la pauvreté via la bonne gouvernance en insistant sur la complémentarité du politique et de l’économique afin d’améliorer le bien-être des Burundais.
C’est d’ailleurs la question qui devrait occuper le #FNDB2023 pour réfléchir sur ce qui ne va pas et ce qu’il faut pour sortir du pétrin dans lequel sont condamnés les Burundais. À mon avis, la bonne gouvernance reste la condition sine qua non pour le décollage économique de notre pays. Les autres conditions ne peuvent que se greffer à cette première. Après, il faut bien sûr instaurer un leadership compétent à même de mettre en place les politiques qui s’imposent pour nous sortir du sous-développement, tout en n’oubliant pas la lutte contre la corruption que le président ne cesse de dénoncer.