Il est aujourd’hui dans les usages courants de recourir au dialogue pour résoudre les conflits. Mais cela ne marche pas à tous les coups. Et si l’on créait un tribunal de l’éducation, comme c’est le cas pour le secteur commercial ?
Il règne un désordre inqualifiable dans le secteur éducatif burundais : des punitions corporelles outrageantes, des mécontentements des enseignants mutés loin de leur domicile et qui ne se présentent pas régulièrement en classe ou n’obéissent pas tout simplement à leur ordre de mutation, des enseignants maltraités par les directeurs d’école, l’impunité des enseignants qui se méconduisent avec leurs élèves…la liste est longue. Dans ces conditions, nul ne s’étonnerait de la qualité de l’enseignement dispensé.
Il faut trouver des solutions
Les sanctions corporelles de l’époque coloniale, la raison du plus fort, les rançons sexuelles, les mutations punitives, les punitions injustes allant jusqu’aux renvois, etc., doivent être traitées démocratiquement et juridiquement. Le Gouvernement devrait se pencher sur tous ces problèmes qui influent négativement sur la qualité de l’enseignement dispensé dans son institution scolaire.
Le secteur de l’éducation est très important pour l’avenir du pays. Il faudrait alors y mettre un peu plus de rigueur, comme la tolérance zéro de tous ces facteurs qui rabaissent la qualité et la quantité de l’enseignement. Mais, comme les mesures actuelles n’arrivent pas à changer les choses, il faudrait envisager d’autres voies.
Une voie arbitrale
Tout le monde est d’accord que les écoles non performantes devraient être redressées. Mais on se pose des questions sur l’efficacité ou la qualité même de l’encadrement fait par les différents services du Ministère pour appuyer ces écoles.
Des agents de l’inspection administrative et pédagogique passent assez souvent dans les écoles, surtout privées, mais encadrent-ils réellement ces écoles ? Manifestement pas efficacement. Pourquoi alors imputer la faute uniquement aux écoles ? Ces services du Ministère devraient faire des évaluations régulières, objectives et efficaces, sans complaisance, pour amener ces écoles à atteindre les normes exigées par l’Etat. Mais, on voit des écoles qui font ce qu’elles veulent, aux dépens des élèves, des parents et de l’Etat. Le Ministère y a sa part de responsabilité. Et il ne devrait aucunement être juge et parti.
Une voie de recours, pour tous ces gens ou ces institutions qui sont en position de faiblesse peut-être injustement, s’impose donc dans les structures de traitement des conflits dans le système éducatif : le Tribunal de l’Education. Comme le Tribunal du Commerce dans un autre secteur. Avec un fonctionnement plus efficace et plus satisfaisant.