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Changement climatique : l’EAC face aux catastrophes naturelles

Ces derniers jours, les inondations et les éboulements ont fait des centaines de victimes dans les pays de la sous-région. Au Burundi, alors que l’attention était portée sur le 11ème sommet sur le mécanisme régional de suivi de l’Accord-Cadre pour la RDC, des vies humaines étaient emportées par des inondations, et éboulements.  Analyse

Certains pays de la Communauté est-africaine (CEA) ont vécu une semaine catastrophique. Au Rwanda, on déplore 130 morts et des dégâts matériels très importants suite aux pluies torrentielles qui se sont abattues à l’Est et au Nord du pays. En République démocratique du Congo (RDC), des vies ont été emportées aussi. Au sud Kivu, plus de 150 morts et des disparus ont été enregistrés. Chez Yoweri Kaguta Museveni, la nature n’a pas été clémente non plus. Il a été signalé au moins huit morts dans le district de Kisoro, dans le sud-ouest de l’Ouganda après que leurs maisons aient été ensevelies par des coulées de boue.  

Au Burundi, ce n’est pas mieux…  

Chez nous, même si ces drames n’ont pas fait la une des journaux, des familles ont enterré les leurs et des dégâts matériels non négligeables ont été déclarés, suite aux glissements de terrain causés par de fortes pluies.

Au lendemain de la fête internationale du travail, dans la nuit du 2 mai, à Rugazi, dans la province Bubanza, l’administration communale a indiqué que cinq personnes sont mortes, sur les collines Nyenkarenge, Butavuka et Kibuye.  

Isaac Nyandwi, administrateur communal a fait également état de dix autres personnes blessées ainsi que des dégâts matériels : « En zone Muzinda, 20 hectares de champs de riz sont dévastés et plus de 160 maisons détruites », a-t-il souligné, appelant à l’aide pour les sinistrés.

24 heures après, quatre personnes sont mortes et trois autres blessées suite à un éboulement survenu sur la sous-colline Giterama, colline Nyambuye, commune Isare, province Bujumbura. Et ce, selon l’administration à la base, après des fortes pluies qui se sont abattues sur les montagnes surplombant la ville Bujumbura.

A Kirundo, commune Ntega, plus de 80% des champs rizicoles étendus sur plus de 1000 hectares dans la vallée de la Kanyaru sont inondés. Les habitants des huit collines environnantes craignent la famine.

En tout, neuf personnes sont mortes suite aux pluies torrentielles. Ce bilan n’est certes pas aussi lourd qu’au Rwanda ou en RDC mais des familles se trouvent aujourd’hui en deuil et dans le désarroi.  Ici, nous ne revenons pas sur le cas de Gatumba où des milliers des personnes sont aujourd’hui sans abris suite aux nouvelles crues de la Rusizi. 

L’irréversible changement climatique

« Qu’on ne se fasse pas d’illusions. Les changements climatiques sont là, et c’est irréversible ! », tranche un expert environnementaliste. Les fortes pluies, les inondations, la sécheresse, les éboulements, … ne sont que des manifestations de ce mouvement, explique-t-il. 

D’après lui, les pays, les peuples n’ont qu’un choix : « s’adapter ou périr ». Et là, il faut des moyens, un changement des pratiques et de comportement.

Revenant sur ce qui vient de se passer au Rwanda, en RDC, en Ouganda et au Burundi, il constate que c’est regrettable que les gouvernements et les populations ne s’impliquent pas davantage : « De telles situations devraient normalement interpeller nos Etats, nos dirigeants, et nous-mêmes la population. Pour le cas du Burundi que je connais bien, si nous n’arrêtons pas de construire anarchiquement dans ces montagnes, nous compterons malheureusement d’autres morts », regrette-t-il.  

Pour lui, il est inconcevable que des gens, des familles continuent à s’installer sur des pentes, dans ces communes d’Isare, Kanyosha, au vu et au su des dirigeants, de l’administration.  « Quand on passe par Bujumbura dit rural, on peut voir une maison installée juste sur une pente, en milieu découvert. Comment voulez-vous qu’une telle maison résiste à un éboulement ? Aux fortes pluies ? », s’indigne l’environnementaliste, en haussant le ton. 

Adaptation et résilience, la seule solution 

Cet environnementaliste indique qu’actuellement, dans ce contexte de changement climatique, il faut l’adaptation. Et d’après lui, l’adaptation se rapporte aux activités qui rendent les gens, les écosystèmes et les infrastructures moins vulnérables aux impacts du changement climatique.

En outre, il déplore qu’au Burundi, au lieu de répondre à cette définition, nous faisons semblant de ne pas être concernés : « Allez voir à Gisyo, Kanyosha, Sororezo, Uwinterekwa, … il y a des maisons très fragiles, en briques adobes qui poussent comme des champignons et en hauteur », poursuit-il, tout en soulignant qu’en matière d’adaptation, il est recommandé de bâtir des maisons défensives capables de résister aux fortes pluies, au vent, etc. « C’est surtout les pauvres qui sont beaucoup plus affectés par ces catastrophes liées aux changements climatiques. Car, ils ne sont pas capables de construire en durs, de se protéger », déduit-il. 

Pire, déplore-t-il, la résilience leur est très difficile voire même impossible : « La résilience renvoie à cette capacité à faire face aux perturbations et à revenir à la normale peu de temps après la catastrophe »

Tout compte fait, selon lui, les pauvres et les pays sous-développés restent les premiers à souffrir de ces catastrophes climatiques. Il donne d’ailleurs l’exemple du Burundi où durant des années, les déplacés des inondations de Gatumba sont restés dans des sites de déplacés ou ne sont toujours pas réinstallés chez eux. « Le pays n’en a pas la capacité et doit attendre l’aide des partenaires », tranche-t-il, appelant les dirigeants à prendre le taureau par les cornes en interdisant une fois pour toutes ces constructions dans les zones à risques. 

 

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Les commentaires récents (1)

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