Récemment, un billet est paru sur la sortie médiatique hasardeuse de Drama-T. Une avalanche de commentaires s’est abattue sur l’artiste. Dans la foulée des événements, un blogueur a pris sa plume pour défendre, morducus, ses agissements. Comme une réponse du berger à la bergère, cet autre blogueur réplique.
Les Burundais n’aiment pas la vérité, affirme Audrey Carmel Igiraneza. Que le chanteur n’ait point menti sur la cherté de la vie à l’étranger par rapport au Burundi, d’accord. L’auteur suggérait à l’artiste de chercher les professionnels de la communication pour éviter les déboires des déclarations malencontreuses, au risque de perdre sa crédibilité et sa fanbase, nous sommes tout à fait d’accord avec ce conseil plutôt sage.
Mais l’auteur n’hésite pas à asséner un : « Vous avez poussé Drama T à s’excuser pour rien ». Ce ‘‘pour rien’’ m’est resté à travers la gorge et j’ai décidé de prendre une plume pour lui répondre.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, laissez-moi clamer mon admiration pour ce grand artiste qu’est Drama-T, le potentiel de ce jeune talent qui va sûrement porter le flambeau de la musique burundaise pendant des années, si les dérives de la célébrité ne l’emportent pas sur la sagesse, ai-je envie d’ajouter ?
Un artiste complet
Qu’est-ce que je suis d’accord avec l’artiste français Vincent Thomas Rey quand il dit que le travail doit arroser le talent qui pousse. Ce travail et ce talent que je peux entrevoir dans le T de son nom de scène « Drama-T ».
Je vous vois faire un ‘‘mmmmh’’ dubitatif derrière votre écran. Vous confirmerez son immense talent le jour où vous tomberez sur lui en train de performer sur scène en live music. Il a du talent, c’est incontestable. Sa voix, ses punchlines et toute l’intensité qu’il met dans ses prestations le rendent agréable à voir et à entendre.
Si on dit que la chance aide parfois, le travail paie toujours. Etre le premier artiste burundais, pas ‘’featured’’, à franchir la barre de 4 millions de vues sur Youtube n’est pas rien, les mélomanes seront sans doute d’accord avec moi sur ce point. Chapeau bas à ce natif de Muyinga.
Mais « Reka Reka »
Je dois admettre que son fameux ‘’Reka reka’’ qu’il ne cesse de prononcer dans les différentes interviews est égayant. La tonalité de sa voix et l’expression du visage captivent l’attention des spectateurs.
Mais, « Reka reka sigaho ». Dire que ce que gagnent les Burundais de la diaspora est insuffisant car les dépenses sont très importantes pour sous-entendre qu’ils vivent dans la galère, que la vie est douce au Burundi, cela me semble irréfléchi.
Pour preuve, combien de fonctionnaires burundais sont capables de joindre les deux bouts du mois sans recourir aux emprunts /découverts ? Les bas salaires, pour ne pas dire dérisoires, des journalistes et les médecins qui continuent de partir à l’étranger à cause du traitement salarial sont des exemples qui contredisent les propos de Drama T, n’en déplaise à Audry Carmel.
« I am not a machine bro… »
Je ne vais pas reprendre les commentaires Facebook très « crus » sur ces déclarations. Un Burundais de la diaspora qui a un permis de travail bénéficie des conditions de travail reconnues par droit du travail. Du coup, il ne travaille pas comme un robot. 8 heures suffisent pour un jour de travail.
Cher Drama-T, je salue le courage et l’humilité dont tu as fait preuve en t’excusant publiquement. Je parie que ton avenir est plutôt radieux, toi qui sais reconnaître que tu as tort et exprimer les regrets quand ça en vaut la peine.
Je crois en ton étoile, et tu traces bien ta route car tu as déjà l’attention des milliers de fans, et je n’ai pas hésité à écrire ce texte, pour toi. T’es déjà un roc. I temporize rero, reste concentré et garde le cap que tu t’es fixé.