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Il était une fois un bar nommé « Ku ngidi »

Dans le quartier de Mutanga Nord, un cabaret du nom de “ Ku ngidi ” continue de régner en maître face au nom officiel de “ Kwa kacha ”. De son histoire à son plat phare “Akabenzi”, cette blogueuse nous fait découvrir ce lieu mythique.

Qui aurait cru qu’un endroit puisse porter comme surnom “ Ku ngidi ”. Pour ceux qui l’ignorent, Ingidi signifie dans le jargon burundais, un derrière charnu. Il faut croire que les jeunes de Mutanga sont bien créatifs lorsqu’il s’agit de trouver des sobriquets. A.M, l’un d’eux, raconte l’origine de ce surnom.

Revenons un peu en arrière, aux années 2006-2007. Dans le quartier Mutanga nord, se dressait un modeste kiosque, rempli d’une variété de marchandises, y compris les boissons de Brarudi. Même s’il n’offrait pas d’espace pour s’asseoir, ce lieu attirait de nombreux jeunes de Mutanga. Là, des bières à des prix abordables coulaient à flots, devenant peu à peu le “ligala” favori de ces jeunes.

Entre temps, le proprio de ce kiosque et de la parcelle d’à côté, avait une jolie fille. En plus de sa beauté, cette nana était dotée de formes généreuses, et un fessier à rendre jalouse Nicki Minaj. C’est ainsi que ce lieu fut surnommé : “ Ku ngidi ” par ces clients qui, on se le demande, n’étaient pas plus attirer par le  “ big booty ” de la fille du propriétaire que par la bière. 

Les souvenirs mémorables de “ Ku ngidi ” 

La première fois que je m’y suis rendu, c’était en 2019. J’étais avec ma bande de copains de l’université. Les parents de l’un d’entre nous venaient d’acheter l’établissement. À cette époque, l’endroit était en pleine transformation pour devenir un cabaret. La cuisine n’était pas encore totalement opérationnelle, mais sur commande, on nous préparait un bon plat de porc grillé au four. Cette année là, “Akabenzi” ou “umufaransa” (pour désigner la viande de porc) commençait à gagner le cœur des habitants de Buja, qui, autrefois, avaient une réticence envers cette viande au goût légèrement salé.

A chaque fois que nous voulions sécher un cours ou tout simplement organiser une petite fête, notre choix se portait toujours “ Ku ngidi ”. C’est devenu notre petit repaire préféré pour tuer le temps. Cet endroit me rappelle des moments de folie, de beuveries, une ambiance de malades, beaucoup d’insolites, mais aussi des moments plus mélancoliques.

Plus tard, après les travaux de rénovation, “ Ku ngidi ” allait changer de nom pour devenir “ kwa kacha ”. 

De “ Ku ngidi ” à “ Kwa kacha ” 

Actuellement, “Kwa kacha” est devenu le repaire ultime pour les amateurs de viande de porc. Là-bas, des groupes de jeunes se réunissent autour des tables, certains apportant leurs propres “speaker” pour diffuser de la bonne musique et s’amuser à fond.

Entre temps, il parait que les jeunes qui ont surnommé “ Ku ngidi ” soient éparpillés à l’étranger. Quant à la fille aux jolies fesses, on raconte qu’elle serait devenue maman.

Bien que le nom “ Kwa kacha ” soit bien affiché en lettres majuscules à l’entrée du cabaret, “ Ku ngidi ” reste le nom qui fait fureur. La plupart des gens ignorent même que le nom a changé. Ils se souviennent de “ Ku ngidi ” parce que c’est plus accrocheur et, surtout, original.

 

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Les commentaires récents (1)

  1. Quand j’ai vu le titre de votre article j’ai cru que j’allais lire un témoignage d’un des « anciens » que je suis moi même. Dans les années 2008-2012, je me rappelle que cet endroit grouillait de jeunes qui venaient de tout les coins de la capitale. La première fois que j’y suis allé je pensais que c’était un bar remplissant toutes les conditions. A ma grande surprise, ce n’était que « Akadirisha ». Je me souviens qu’à l’époque, il n’y avait même pas de chaises, nous nous asseyions sur des casiers de bière, ce qui n’empêchait pas l’endroit d’être bondé de jeunes venus d’un peu partout. L’appellation « Ku ngidi » a même inspiré celle d’un autre bar à Gihosha que l’on a appelé « Ku bibajou » en référence à la famille de sept enfants dont 4 filles d’une beauté divine, en 2010, qui possédait le bar.