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Une lettre aux femmes : 8 mars, il n’y avait pas de quoi célébrer…

Le 8 mars 2021. C’est la journée internationale de lutte pour les droits de la femme. Les femmes burundaises surtout celles instruites ont célébré cette journée.  Cependant, et ce n’est que mon humble avis, il n’y avait pas de quoi à célébrer. 

Chères femmes privilégiées, 

Le 8 mars, vous vous êtes habillées d’ibitenge bien cousue. Vous avez reçu des fleurs, des cadeaux et de jolis mots vous souhaitant une belle fête, une belle journée de la femme… Vos maris, vos frères, sœurs, fils et filles vous ont postées sur les réseaux en vantant votre courage, bravoure et endurance.

Ils ont vanté vos mérites, ils n’ont pas tari d’éloges à votre égard. Tout le monde vous a rappelée, comme chaque année, que vous êtes la moitié de notre société, que désormais notre cher pays se conjugue aussi bien au féminin qu’au masculin, que votre implication dans la gestion de notre cité est le socle du développement durable et inclusif.

Cependant, très chères, n’avez-vous pas une once de gêne quand vous jubilez, buvez, mangez et dansez… alors qu’il y a des milliers de vos comparses qui sont dans des conditions de vie indécentes. Comment vous sentez-vous lorsqu’aucune action n’a été organisée pour vous indigner des innombrables violences, harcèlements, injustices, assassinats dont sont victimes les Burundaises au quotidien?

Au lieu de gaspiller l’argent dans ces cérémonies, je pense plutôt que c’était le moment de soutenir et de consoler vos sœurs victimes des violences, les femmes dans le besoin, les mères célibataires,  etc.

Que l’on se mente pas, certaines d’entre vous sont battues par leurs maris, mais ne peuvent pas porter plainte. Or celui qui ose vous battre à sang. Demain, il peut franchir le Rubicon et vous tuer. Des cas sont légions, vous connaissez sûrement des victimes.

Ce jour-là, vous vous êtes dites que vous êtes épanouies. Certes… pour moi, ce n’était qu’une attention furtive, éphémère. Cette journée est d’ailleurs réduite en une journée de fleurs, une vulgaire fête commerciale.

Pour finir ma missive chères femmes, j’aimerais vous rappeler quelque chose de primordiale et que vous semblez oublier : « La loi sur la succession traine toujours dans les tiroirs du parlement !». Bien plus, vous ne pouvez même pas transmettre la nationalité à votre conjoint étranger alors que vos frères eux jouissent de ce droit depuis toujours. Voilà, quelques pistes, par où commencer pour réclamer vos droits.   

 

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