Cette semaine, les consommateurs de l’information des Grands-Lacs ne se sont pas ennuyés. Londres qui envoie ses demandeurs d’asile au Rwanda, un ministre congolais qui se fait arrêter, la pénurie du carburant à l’origine de l’expulsion d’un Français du Kenya, etc. Tour d’horizon de la presse sous-régionale.
Les migrants disent adieu au Union Jack (drapeau anglais)
Le 14 avril 2022 le Royaume Uni a signé un accord avec le Rwanda concernant les demandeurs d’asile. « Ces personnes, venues pour chercher l’asile au Royaume-Uni, seront hébergées au Rwanda, à 6 400 kilomètres des côtes britanniques, où leurs demandes seront examinées. Et si elles décrochent le statut de réfugié, ce sera pour rester au Rwanda – et non pour revenir au Royaume-Uni », lit-on dans le journal Le Monde. Boris Johnson, le Premier ministre britannique a tenu à expliquer la motivation de cette mesure : « Hier, 600 personnes ont traversé la Manche, dans les prochaines semaines, les passages pourraient passer à 1 000 par jour. D’autres personnes risquent de perdre leur vie. En finir avec l’immigration illégale est le seul moyen d’accueillir ceux qui ont vraiment besoin de protection », rapporte Le Monde.
Sans doute que derrière ce partenariat décrié par beaucoup, se cachent des intérêts pécuniaires pour le Rwanda. Mais ce dernier a tenu à préciser que cet accord ne concernait pas les ressortissants de ses pays limitrophes. A noter que le Rwanda n’en est pas à son premier coup d’essaie car il avait conclu dans le passé un accord similaire avec l’Etat d’Israël.
Un ministre congolais au trou
« Didier Budimbu Ntubuanga, ministre des Hydrocarbures, a été relâché jeudi soir après avoir passé une nuit dans les locaux de l’Agence nationale des renseignements (ANR) à Kinshasa. Très peu d’informations avaient filtré sur ses auditions qui interviennent après l’arrestation de François Beya, le conseiller spécial de Félix Tshisekedi en matière de sécurité. Didier Budimbu Ntubuanga est le premier membre de l’actuel gouvernement à être interpellé et entendu par la puissante ANR », a rapporté Patient Ligodi, le correspondant de la RFI en RDC. Des questions lui ont été posées sur notamment ses relations avec une personne de nationalité israélienne qui est surveillée par les services de sécurité. Le nom de cet homme n’a pas été révélé. Et dans ce dossier, le secrétaire particulier du ministre avait également été interpellé et auditionné, lit-on toujours sur le site du média français.
Un Français expulsé du Kenya manu militari
« La pénurie du carburant n’est pas l’apanage du seul Burundi. Le directeur général en Afrique de l’Est du fournisseur français de carburant Rubis a été expulsé du Kenya, selon la ministre de l’Énergie du Kenya. Depuis début avril, le pays est frappé par une grave crise de l’essence : les files d’attente aux stations-service sont interminables et bloquent souvent le trafic dans les villes », rapporte nos confrères de la RFI. Des sources au gouvernement kényan citées par ce média ont affirmé à la presse que son permis de travail a été révoqué. Certaines de ces sources justifient cette décision par des accusations de « sabotage économique ». « La crise du carburant dans le pays est créée par des distributeurs d’essence exportant du carburant destiné au marché local et Rubis a joué un large rôle là-dedans », accuse une de ces sources de la RFI.