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Parkings payants du centre-ville, un « no man’s land »

La mairie de Bujumbura n’étant plus responsable du système de parking payant, des jeunes particuliers s’en occupent. Mais pour quelles retombées économiques ? Par ailleurs, ces parkings ont besoin d’être aménagés, mais par qui ? A toutes ces questions, nous ne pouvons qu’attendre de la mairie qu’elle s’en mêle pour un bon remaniement de ce département.  

Il est midi sur l’avenue de l’amitié, devant les immeubles de la Socabu. Sous un soleil de plomb, deux jeunes hommes se bousculent pour guider les voitures dans le stationnement « anciennement payant ». A notre grande surprise, ces agents ne portent pas de gilets  orange  ou vert citron de la mairie. Nous sommes là pour chercher où se garer, mais ces gens avec un regard improbable et un accent slow motion ne nous convainquent point. Une question pertinente se pose : « Pourquoi pas d’uniformes ? Et la place de la mairie dans tout ça ? ».

Il nous a fallu demander à l’un deux pour avoir une partie de la réponse. « La mairie ne s’en occupe plus, nous travaillons désormais comme des indépendants, chacun travaille pour son propre compte ». Et une autre question me vient à l’esprit : « Comment pouvons-nous faire confiance à ces gars là qui ressemblent à de « l’herbe » et les confier notre voiture ? ». Un pote me susurre dans l’oreille que le choix n’est plus possible, car soit c’est à eux que tu confies ta bagnole, soit c’est eux-mêmes qui vont la vandaliser. Autant faire comme les autres.

Une approche, et une autre réalité

On pourrait facilement les blâmer, mais ces gars s’avèrent bien des gars sûrs. Ils veillent bien sur nos voitures, et d’ailleurs personne n’est revenu se plaindre qu’on lui a volé quoi que ce soit. 

Malencontreusement, ils n’en retirent pas grand-chose et ne sont pas du tout satisfaits. D’où le paradoxe du pauvre agent de stationnement « dissocié » et de la mairie qui ne s’en soucie pas. « Quelques uns nous paient, d’autres s’en vont sans faire attention à nous. Nous sommes toujours soumis à une incompréhension des propriétaires de ces véhicules qui ne nous prennent pas au sérieux, d’autant plus que nous ne tenons pas de carnet de quittance », nous raconte un des agents. 

Une sécurité municipale absente

Rénovat Sindayihebura, administrateur de la commune Mukaza confirme: « Il n’y a plus de parkings payants dans ma circonscription. Ces  soi-disant nouveaux  agents ne sont pas reconnus par l’Etat et ne rendent aucun compte à la mairie », souligne-t-il.

Depuis juin 2017, la mairie a opté pour le stationnement payant dans le centre-ville pour les véhicules non-rémunérés. Les sociétés comme Park Gest et SAEB étaient chargées de collecter ces frais dans différents coins du  centre-ville. Faute de réorganisation de ce secteur, le système de parking payant est de plus en plus désordonné et les retombées sont très déplorables. D’après une source, les anciens contractants ne sont plus fonctionnels.

 

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