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Education financière : la pièce du puzzle qui manque chez les femmes

D’après l’étude du Curdes, l’inclusion financière de la femme est évaluée à moins de 30%.  L’une des raisons de ce manque d’engouement de la femme envers les services financiers est l’éducation financière. Cette blogueuse se demande alors ce que compte faire la nouvelle Banque d’investissement et de développement de la femme (BIDF) pour relever ce défi. 

Elles sont nombreuses à rêver de cette autonomie qui contribuerait au développement du pays et leur sortirait de la précarité. D’ailleurs j’en fais aussi partie. Je rêve de cette autonomisation de la femme qui pourtant semble être un mirage. On l’entrevoit sans pour autant l’apercevoir.  Vous allez dire que je suis pessimiste, peut-être ! Vu que ça fait déjà plus de 10 ans qu’il existe des institutions financières avec l’étiquette « au service de la femme », 3 sur les 41 microfinances au Burundi, pour être exact. C’est le directeur exécutif du Réseau des Institutions de Microfinance (RIM) Kamikazi Marie Louise qui nous rappelle cette triste réalité. Pourtant les chiffres révèlent que seulement 1/3 des femmes bénéficient. Nos sœurs, nos mères se contentent encore de garder jalousement leur trésor dans le nœud de leurs pagnes, près de leurs cœurs. Mais, leur a-t-on  dit qu’elles peuvent  trouver où mieux placer leur argent  et qu’elles pourraient le faire fructifier ? 

Encadrer les femmes, une priorité

Plus d’une femme a déjà  fantasmé sur  l’ouverture de la  BIDF qui a eu lieu il y a de cela 3 mois. Une banque purement féminine ? Une première, non ! Sauf que certains se posent des questions déjà. Claudine, une de mes voisines, vendeuse des tomates, mère de 2 garçons reste indifférente à ce scoop de l’année ! Pourquoi ?  Parce qu’elle a peur d’une chose. « Pour être honnête, je n’ai jamais été dans une banque, je n’ai fait que Yagamukama. Certes je sais compter mais ça ne va pas au-delà. Je ne suis habituée qu’aux tontines !  Me donneront-ils un prêt ou c’est pour ceux qui ont fait de grandes études ? M’expliqueront-ils  comment faire bénéficier de ses services ? », se demande Claudine.

Au moment où elle me raconte ses craintes, je revois  Kamikazi : «  Il est rare de trouver des femmes, surtout rurales, qui sont financièrement éduquées, ce qui fait que la relation d’intermédiation devient difficile ». Certes, elles rêvent de leur premier compte bancaire mais elles ne savent pas comment s’y prendre.

« La femme est un des piliers du développement »

Moi, la question qui me taraudait alors était de savoir si cette nouvelle banque saura relever ce défi. Comme si elle lisait dans mes pensées, l’ADG de la dite banque frappe plein dans le mille en admettant que l’éducation financière est un défi pour la femme burundaise. D’après elle, pour  relever ce défi et faire de l’éducation financière son programme phare,  la  BIDF  est dotée d’un service spécifique qui assurera un accompagnement des femmes dans la mise en œuvre de leurs projets de développement. Il organisera aussi des séances de formation en matière d’élaboration des projets rentables.

Une lueur d’espoir ? Personnellement je penche pour le fameux proverbe indien : « Si vous enseignez un homme, vous enseignez une personne, mais quand vous enseignez une femme, vous enseignez toute une famille ». D’ailleurs c’est une opinion partagée, surtout par l’économiste Dr Salomon Nsabimana. Selon lui : « Avec la création de BIDF, si on parvient à encadrer les femmes quant à l’éducation financière, c’est tout un développement du pays qui suivra par effet systémique car la femme est un des piliers du développement». Espérons que cette fois-ci même ma mère du fond de Cendajuru en bénéficiera.

 

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