Depuis deux semaines, l’administration de Mukaza a sorti tout son arsenal coercitif pour embellir le cœur de la capitale économique. Et cerise sur le gâteau, une enveloppe de 48 milliards BIF a été calculée pour tout le travail allant dans ce sens. Un blogueur loue cette belle initiative, mais ne cache pas son scepticisme quant à sa réalisation.
« Commune propre et prospère », une devise qui accueille tout le monde qui se pointe à la porte des bureaux de la commune Mukaza. Voir Mukaza briller comme les grandes villes de la sous-région, personne ne peut ne pas en rêver. Dire qu’un jour les gens qui ont des bureaux près de boulevard Patrice Lumumba ne seront plus inquiétés par les eaux de ruissellement. Tout cela, l’administration communale compte en faire un mauvais souvenir. Comme à l’entrée des bureaux, l’administration veut voir grand, même sans autonomie financière.
Et pour y arriver, la machine de la propreté est déjà en marche. Des poubelles publiques sont installées un peu partout sur les avenues et boulevards, une interdiction de passer dans les jardins du boulevard, au grand risque de payer une amende et une obligation pour les transports en commun de mettre des poubelles dans les bus.
Tout ça est louable, mais…
Au-delà de bonnes œuvres, il y a lieu de se poser des questions quant à l’accomplissement de tout ce plan directeur. Selon Renovat Sindayihebura, administrateur communal, les organisations non gouvernementales, les banques et les confessions religieuses doivent, elles aussi, mettre la main à la pâte.
Dans les prévisions, pour réaliser ce projet de rénovation, la commune table sur une enveloppe de 48 milliards. D’où proviendra cette somme ? Une question qui hante les esprits des Bujumburois sachant que Mukaza, à l’instar d’autres communes urbaines, n’a pas d’autonomie financière. Cela signifie que la commune n’a aucun moyen financier car elle n’a aucun droit de collecter les taxes et impôts. Par conséquent, ce projet risque de ne pas être réalisable.
Mais l’administrateur se veut confiant : « Nous comptons sur la contribution des zones, mais aussi sur les entreprises et organismes œuvrant dans notre commune», déclare-t-il en saluant le premier pas de la Banque Commerciale du Burundi (Bancobu) pour le pont pour piéton érigé sur la jonction du boulevard de l’Uprona et l’avenue de la mission.
Pour que le rêve se concrétise, tous les habitants de la commune sont appelés à retrousser les manches. Mais des questions subsistent. Ces églises, qui pour les unes, peinent même à installer des sanitaires dans leurs enceintes, mettront-elles des sous dans l’accomplissent des projets de la commune ? Quant aux ONGs, quand on sait que presque leurs projets sont, en grande partie exécutés dans les provinces, auront-elles prévu une enveloppe réservée à cette commune ? Je ne veux pas jouer les rabat-joie, mais il y a lieu d’y penser.
En attendant que ce plan se concrétise, il sied de saluer le Plan Communal de Développement Communautaire (PCDC 2020) qui porte déjà ses fruits. Entre autres, l’implantation des lampadaires dans la zone Nyakabiga, le pavement de certaines avenues de la zone Buyenzi et les poubelles dans les différents coins des zones de Mukaza. Un pas qui donne espoir, encore faut-il que l’effort soit maintenu.