Depuis des décennies la télévision fait peau neuve et mue en numérique. Une avancée technologique qui reste timide au Burundi alors qu’elle offrait une bonne gamme d’avantages.
La mondialisation tourne à la vitesse grand V. Cela n’épargne pas le secteur des télécommunications, et le Burundi essaie de suivre la cadence. Dans ce domaine, une des récentes grandes révolutions est le passage de l’analogique au numérique.
Pour Ir Irénée Maniragaba, technicien électronicien, « c’est un passage obligé pour le pays par les temps qui courent. Cela l’est d’autant plus que, contrairement à ce que les gens peuvent penser, cet impératif va au-delà des services de la télé, cela peut être même intégré dans les autres services tels que l’archivage, etc.».
Le Burundi marque encore le pas
Revenons à la télévision, car la transition reste timide, nous semble-t-il. Cela serait dû, explique Ganinka Mireille, consultante en communication, « au désintéressement du public burundais face aux chaines locales. Il n’y a pas de quoi affoler les stations à envahir les grandes plateformes de distributions qu’offre le numérique, dit-elle. En Afrique de l’Ouest en revanche, il y a des marchés juteux avec les publicités et un public fidèle, la donne change ».
La migration a été enclenchée par la télévision nationale en grande pompe. Le groupe chinois Startimes a été choisi pour accompagner cette mue. Avec une bagatelle de 32,6 millions de dollars américains pour la construction du réseau de télédiffusion numérique et la modernisation de la chaîne de production de la télévision nationale, le projet est parti sur des bons auspices.
Il faut briser le statu quo
Le bémol est que certains changements n’ont pas suivi. De vieilles pratiques résistent encore au changement. Un journaliste de la RTNB qui a requis l’anonymat trouve que le non-renouvellement du personnel a favorisé le statu quo. Il s’explique : « Nous avons du matériel qui n’est pas suffisamment utilisé parce que les techniciens restent attachés aux vieilles pratiques et cette migration devrait être suivie d’un coup de jeunesse dans le personnel ».
Quel serait la perte face à cet état de fait ? Pour madame Ganinka, « il y va de l’image du pays. Moins le pays est présent sur les plateformes de distribution plus il perd en visibilité ». Et en termes d’image à vendre, il faut dire que le Burundi n’en manque pas. Encore faudrait-il polir les canaux par lesquels elle passerait.