article comment count is: 0

Environnement : à quand les actions concrètes pour protéger Gatumba ?

La saison pluvieuse n’est pas loin vu que les premières gouttes sont déjà tombées dans certains coins du pays. Traditionnellement considérée comme signe de vie et de bénédiction, la pluie rappelle néanmoins des scènes cauchemardesques à Gatumba avec les inondations et le déplacement de la population. Les habitants attendent impatiemment des mesures concrètes.

« Qu’on construise des digues pour nous protéger des crues de la rivière Rusizi », « Qu’on fasse le curage de cette rivière », ce sont là quelques-unes des demandes adressées au gouvernement par les habitants de Gatumba dans la foulée des crues et des inondations d’avril-mai dernier. Avec ces actions, ils espèrent être à l’abri des assauts de cette rivière située à la frontière burundo-congolaise. Mais, l’attente est devenue longue.

« Bientôt c’est le début de la saison pluvieuse. Nous espérions que le curage allait vite commencer. Mais, jusqu’aujourd’hui, on attend », se lamente un habitant du quartier Kinyinya I. Sans ce travail, il dit que leur coin sera de nouveau inondé. « On avait même demandé qu’on construise des digues, mais rien », ajoute-t-il, remonté. Bosco Nduta, un autre habitant du coin est convaincu qu’avec le curage, les habitants des quartiers Kinyinya I&II pourraient dormir tranquilles : « Sinon, il faut s’attendre à d’autres inondations d’ici avril 2022».

En plus des souhaits de ces habitants, des experts avaient aussi fait des propositions de solutions pour éviter qu’on ait toujours à faire à des inondations et leurs fâcheuses conséquences. 

Quid des solutions proposées ?

Parmi ces propositions, on a retenu : « Remettre en état les anciens canaux de régulation des eaux de la rivière Rusizi » ou encore : « Délocaliser la population. »

Concernant ces canaux de régulation, des experts environnementaux ont déploré le fait que « seul le 3ème canal reste opérationnel sur une petite partie de sa longueur. Construits à l’époque coloniale, d’autres canaux ont été carrément supprimés. On a construit là-dessus », avait déploré Jean-Marie Sabushimike, géographe et professeur d’Universités.

Toutes ces suggestions ont été faites dans la foulée des crues et des inondations d’avril-mai 2021 qui ont poussé des milliers de familles à se déplacer. Des maisons totalement ou partiellement détruites, des biens matériels emportés par les eaux, etc. Cela n’a pas non plus épargné les infrastructures publiques telles des écoles, des centres de soins, etc. 

Une délocalisation lente 

Oui, Gatumba n’est pas vraiment habitable. Apparemment dans la partie Mushasha, il n’y a pas de nouvelles installations humaines. « Là, nous attendons qu’on nous donne de nouvelles parcelles pour s’y installer. Nous sommes conscients que l’endroit n’est pas vraiment habitable », confie un ancien propriétaire d’une maison, à Mushasha. Seulement, il demande que cette délocalisation soit rapide et effective. Il espère que le gouvernement va aider dans la construction de nouvelles maisons.

Pour rappel, dans la foulée des récentes inondations, Anicet Nibaruta, directeur général de la Police de la protection civile avait indiqué que le curage de la Rusizi devrait impliquer aussi la République démocratique du Congo (RDC). « Et la Rusizi II doit aussi être concernée par cette opération », avait-il précisé. A cette époque, cette autorité avait en outre annoncé la mise en place d’une équipe technique d’experts pour évaluer les besoins. 

En plus de la RDC, une partie des eaux, des sédiments, des terres alluvionnaires en provenance du Rwanda finit dans la Rusizi, affluent du lac Tanganyika.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion