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Covid-19 et commerce transfrontalier : survivre coûte que coûte

A Gatumba, la Covid-19 a durement chamboulé le travail du petit commerce transfrontalier. Suite à la fermeture des frontières, les femmes commerçantes n’exercent plus leur business. Cependant, certaines d’entre elles ont dû trouver des idées pour faire face à la crise. Nous avons rencontré l’une d’entre elles. Elle nous explique comment elle s’en sort.

Relever la tête est un véritable défi pour les « Mamans commerçantes » qui faisaient le commerce transfrontalier avant la crise sanitaire. La fermeture des frontières a mis un coup d’arrêt à leur gagne-pain. Mais elles n’ont pas baissé les bras pour autant. Fideline Ntizankundiye, mère de six enfants s’est lancée dans une autre activité commerciale pour survivre. La vente des habits pour les enfants au marché de Gatumba. 

Ce virage inattendu ne s’est pas fait sans embûches. « Je me suis battue pendant plusieurs mois pour monter ce petit commerce », confie Fideline. Avec un capital de 30 000BIF, son petit commerce lui rapporte 2000 à 3000 BIF par jour. Grâce à cette petite somme, elle parvient à payer quelques factures. 

Tout recommencer, un parcours du combattant

Cette maman faisait un petit business florissant avant que la COVID-19 ne frappe. Elle traversait régulièrement la frontière  pour exporter des poulets  en RDC.  La pandémie l’en a empêchée, car les frontières sont fermées depuis avril 2020. Du coup,  elle a perdu sa source de revenus. « Avec  un capital de 200 000 BIF, je réalisais un bénéficie de 20 000 BIF par jour », se rappelle avec amertume Fideline.

Le malheur ne vient jamais seul. Après avoir perdu ses revenus, les inondations ont ajouté du drame au drame. La famille a beaucoup dépensé pour remplacer les biens détruits et construire une nouvelle maison. Cela a épuisé son épargne. 

Pour survivre, la dame n’avait pas beaucoup de solutions. Elle devait chercher une autre source de revenus pour subvenir aux besoins de la famille. Quand elle a trouvé une activité à entreprendre, elle avait déjà consommé tout son capital de 200 mille BIF, ce qui est normal vu que la famille consommait mais ne produisait pas. 

Un petit capital pour lancer un grand projet…

Après un mois et demi, lorsqu’il ne lui restait que 3500 BIF, l’idée de faire le commerce de sacs d’emballage en plastique a germé dans satête. « J’étais obligée de me lancer avec ce tout petit capital, le revenu de mon mari ne couvrait pas toutes les dépenses domestiques », explique-t-elle. Et c’était parti. 

Au départ, elle pensait qu’elle ne tiendrait pas longtemps car son petit business rapportait peu. Le gain journalier était 1500 BIF. Après une semaine, elle a empoché un bénéfice de 9000 BIF.  Mais elle a vite remarqué que malgré ses efforts, il était difficile d’épargner. Elle a donc rejoint un groupe de femmes pratiquant la tontine. Elle épargnait 3200 BIF chaque semaine.  

Derrière son petit commerce se cachait un grand projet. L’idée était de faire des économies pour reconstituer un capital suffisant. Son rêve était de lancer le commerce des habits. « Après une année, j’avais 260 000 BIF. Cet argent m’a permis de monter ce business. J’ai retrouvé mon autonomie financière », se réjouit-elle. 

Au moment où certaines femmes attendent une assistance financière pour relancer leur commerce ruiné par la covid-19, d’autres se montrent plus résilientes et parviennent à retrouver leur autonomie financière. Fideline Ntizankundiye est un modèle de persévérance  qui peut inspirer de nombreuses autres commerçantes touchées par les restrictions dues à la Covid-19.

 

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