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Collecte de la production du maïs : quelle est l’étape suivante ?

Acheté aux producteurs par le gouvernement du Burundi à 680 BIF le kg, 15 000 tonnes de maïs ont été stockés dans les hangars. Mais le produit commence à se faire rare sur le marché et le prix du maïs devient de plus en plus volatile. A quand la revente du maïs stocké ?

C’était le 12 avril 2021. Ce jour-là, le gouvernement a lancé la campagne d’achat de la production du maïs. Des stocks stratégiques ont été implantés au niveau de chaque commune. Le prix avait été fixé plus tôt. 680 BIF le kg. Pour le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage, l’achat de la récolte de maïs  rentrait dans l’objectif de garantir un marché d’écoulement à un prix rémunérateur pour que la surproduction ne soit plus considérée comme un problème. Rappelez-vous du cas des patates douces où elles étaient appelées « Ingorane » (problèmes) à un certain moment! L’idée derrière cette mesure était aussi de combattre la spéculation à laquelle se livraient certains commerçants. Donc, il s’agissait de constituer un stock stratégique qui pourra être reversé sur le marché d’ici quelques mois à un prix abordable.

Est-il temps de revendre ?

Il est 10 heures. Nous sommes dans la ville de Gitega. Avec cette période estivale, les rayons solaires tapent fort sur le marché central. Devant les stands de denrées alimentaires, trouver les grains de maïs relève du parcours du combattant. Pour le premier stand, il n’y en avait pas tout simplement. Pour les autres stands, il y en avait, mais en petites quantités, et le prix varie entre 900 et 1000 BIF. « Le maïs commence à manquer sur le marché, car tous les producteurs ont acheminé leurs productions aux hangars du gouvernement, très peu parmi eux ont acheminé au marché», confie Claude, commerçant de Gitega, avant de renchérir que si la revente du maïs stocké ne se fait pas le plus tôt possible, le prix de cette denrée va s’envoler  prochainement.

Et l’ANAGESSA dans tout ça ? 

Concernant la revente du maïs stocké, un cadre de l’Agence Nationale de Gestion du Stock de Sécurité Alimentaire (ANAGESSA) soulève le fait que le décret N°100/012 du 18 janvier 2021 portant mise en place de cette agence est clair. L’article 9 de ce décret stipule que toute institution publique et organisation œuvrant sur le territoire du Burundi s’approvisionnera en priorité à l’ANAGESSA lorsque le produit y sera disponible. Et d’ailleurs, le ministre Déo Guide Rurema, dans un point de presse qu’il a animé le 29 juillet 2021, a souligné que le Programme Alimentaire Mondial (PAM), les entreprises qui fabriquent la farine de maïs, les écoles à régime d’internat et les camps militaires vont s’approvisionner à l’ANAGESSA. Quant à l’article 11, il stipule que c’est le ministre ayant le commerce dans ses attributions qui cherchera le marché d’écoulement à l’extérieur du pays.

De ces deux articles, ce qui reste, selon ce cadre de l’ANAGESSA, c’est la mise en application de l’article 10, qui stipule que le prix de vente sera fixé par une commission composée par les ministres ayant l’agriculture, les finances, le commerce, l’intérieur et les affaires étrangères dans leurs attributions, sans oublier la chambre fédérale du commerce et de l’industrie du Burundi. « Dès que le prix sera fixé, le stock stratégique sera reversé sur le marché », confie-t-il.

Alors que jusqu’en mars dernier le Burundi ne produisait pas assez de maïs pour satisfaire la demande interne, garder le stock de maïs dans les hangars va probablement perturber le marché et entrainer les fluctuations du prix. Autant dire que si rien n’est fait, c’est le consommateur qui risque de trinquer.

 

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