Le tout dernier rapport des experts des Nations-Unies se veut plus qu’alarmant. La planète est en passe de vivre des périodes compliquées suite au changement climatique. Le Burundi n’est pas épargné de ces phénomènes planétaires et se doit de prévenir avant qu’il ne soit trop tard.
De prime abord, le Burundi semblerait être à l’abri des effets du changement climatique. Il est loin, très loin des grands pollueurs. Mais cela n’est qu’illusion. Selon les statistiques des experts de la Banque Mondiale, le Burundi n’émet que 0,01% de gaz à effet de serre.
L’illusion s’estompe quand on regarde les choses de plus près. Les résultats des études menées font état d’un verdict qui fait froid dans le dos : Le Burundi perd 38 millions de tonnes de son sol chaque année suite aux effets du changement climatique.
Cela est, malheureusement comme pour beaucoup de pays moins pollueurs, l’effet domino de ce qui se passe en amont sous d’autres cieux. Comme l’indique Arame Tall, expert en changement climatique, « Le Burundi est extrêmement exposé aux conséquences du dérèglement climatique et supporte les retombées des émissions mondiales ».
Trouver des moyens locaux de prévention, à temps.
Pour Jean Paul Ndaye, doctorant en sciences de l’environnement, « il faut trouver des moyens de prévention à temps car les prévisions des experts de la Giec sont très alarmantes ». M. Ndaye propose des pistes qui pourraient être exploitées. « Nous avons déjà le programme Ewe Burundi urambaye. Qu’on y mette beaucoup plus d’efforts. L’échec de la politique des plantations d’arbres fruitiers de feu président Nkurunziza nous a montré que de telles résolutions peuvent tomber à l’eau sans travail de pédagogie en amont auprès de la population. »
Mais le seul programme Ewe Burundi urambaye n’est pas à lui seul suffisant. « C’est tout un ensemble de décisions qui doivent être prises par les décideurs. Je citerais la question des infrastructures par exemple. Les prévisions climatologiques montrent que les précipitations seront plus importantes. Regardez par exemple les récentes inondations à Gatunguru, il ya des failles dans l’aménagement. Il faudrait corriger cela avant qu’il ne soit trop tard », prévient Ndaye.
Les scénarii cataclysmiques ne sont pas inévitables. Le Burundi n’est pas dans le club des mauvais élèves mais dormir sur ses lauriers lui serait dommageable. Il s’est avéré que la mondialisation ne va pas sans son lot de dommages climatiques et pour paraphraser l’activiste Nicolas Hulot, il ne faudrait pas beaucoup de catastrophes pour agir.