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A Buganda, la route de l’entrepreneuriat n’est pas encore toute tracée

Au Burundi, comme dans d’autres pays, il est un concept que l’on entend à longueur de journées : l’entrepreneuriat. Face au chômage grandissant et à l’incapacité de l’Etat d’embaucher tous les jeunes diplômés, ce concept est présenté comme le remède miracle qui changera la donne. Cependant, n’y-a-t-il pas d’obstacles à même de compliquer l’élan vers ce tout entrepreneuriat ? Tentons d’y voir clair avec les jeunes de Buganda, dans la province Cibitoke.

« Les plus optimistes imaginent que la création d’entreprises sera la nouvelle religion du continent et que l’engouement pour l’innovation sera partout de mise ». Cette phrase que nous empruntons dans une chronique du journal Le Monde ne se trouve pas étrangère chez nous. Le Burundi, où justement depuis un certain temps, le mot entrepreneuriat est ce qui a le plus pignon sur rue. Elles sont en effet rares, les sorties des officiels qui ne se font pas accompagnées par un « leta ntigishoboye gutanga akazi ku bantu bose, musabwe kukironderera » (l’Etat n’est plus capable de tous vous embaucher, vous êtes appelés à créer votre propre emploi).

C’est une évidence donc. L’entrepreneuriat est présenté comme la solution miracle qui sauvera les Burundais de la précarité et du chômage. Mais est-il réellement le remède qu’il  faut pour le développement ? Se prête-t-il au contexte burundais en général et de l’intérieur du pays en particulier ? Qu’en est-il des obstacles auxquels font face les jeunes pour se lancer ? 

Un environnement entrepreneurial pas si sain

C’est le genre de questions qui ne laissent pas indifférent les jeunes de Buganda, eux qui disent connaitre énormément d’embuches dans leur quête d’un mieux-vivre.  « Des obstacles entravent toujours  le développement des jeunes. Ceci du fait d’un environnement pas toujours favorable », y va illico presto un jeune  rencontré au chef-lieu de la commune. Et l’autre, lui-même du coin, de pointer du doigt les restrictions administratives et les idées des jeunes pas toujours prises en compte. « Il est donc dans ces conditions difficile de lancer son affaire », glisse-t-il d’un air désolé. 

Tout ça, l’administration communale ne le conteste pas mais  tient  à préciser que tout n’est à mettre sur le dos de l’administration, pointant du doigt une  jeunesse  qui ne sait  pas saisir certaines opportunités. 

Des difficultés d’entreprendre non sans raisons 

Entre l’administration et l’environnement qui n’est pas toujours favorable, où est ce que ça coince ? A qui la faute alors ? Le consultant Ernest Nahimana habitué à former les jeunes sur les compétences de la vie courante pointe du doigt le   manque de connaissances dont souffrent certains jeunes. Il note aussi que les administratifs ne maîtrisent pas toujours les besoins des jeunes. Ceci alors que ces derniers ont le pouvoir de changer les choses. 

Aux difficultés administratives auxquelles font face les jeunes, M. Nahimana  conseille à ces derniers de collaborer avec l’administration publique, de l’informer à chaque fois que de besoin. Et pour les administratifs, il leur conseille de se mettre à l’écoute de la jeunesse, de consulter les jeunes dans tout ce qui est planifié. « Essayez toutes les activités, affrontez l’échec, commencez et recommencez, étudiez le marché et surtout ne pas désespérer », conclut le consultant Ernest Nahimana.

Cet article s’inscrit dans le cadre du projet EEYP – Economic Empowerment of Youth towards Peacebuilding and Crisis  Prevention in Burundi  soutenu  par  IFA  & GFFO et exécuté par WAR CHILD  et  AJEBUDI-YAGA

 

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