Située à l’extrême sud de la province Muyinga, la commune Mwakiro a la triste réputation d’être la collectivité locale la moins avancée de la province. Au grand dam de sa population et des jeunes en particulier.
C’est un après-midi ensoleillé. Il n’a pas plu depuis plus d’une semaine. Nous sommes à Muyinga, au chef-lieu de la province. Avec l’intention de nous rendre dans une commune un peu reculée : « Vous vous rendez à Mwakiro ? Vous connaissez la commune ? Ce n’est pas la porte à côté et la route n’est pas si bonne que ça », plante d’emblée le décor un jeune mécanicien qui surprend notre conversation.
Non sans raison justement. Nous ne tarderons pas à le remarquer. Il est 13heures. Nous prenons la route Muyinga-Cankuzo. Cette route, elle est en bon état. Sûrement parce qu’elle n’est pas très fréquentée comme l’est par exemple celle Muyinga-Kobero qui supporte chaque jour le poids des gros engins qui partent ou qui (re)viennent de la Tanzanie. Le confort qu’offre cette route, RN 19, n’est pas de longue durée. Car, à quelques kilomètres, une bifurcation à droite mène tout droit à Mwakiro en passant par la commune Buhinyuza.
En terre battue et très défectueuse, la route Buhinyuza-Mwakiro nous fait vite oublier le confort de la RN 19. Heureusement qu’il n’a pas plu, sinon on n’allait pas s’en sortir, nous dira Moïse, un jeune lauréat des humanités, actuellement au chômage, rencontré en cours de route à Gihoza, l’une des 31 collines qui composent la commune Mwakiro.
L’électricité, le grand absent
« Pourquoi on n’arrive pas ? », s’impatiente notre chauffeur qui explore pour la première fois ce milieu. C’est à dix minutes d’ici (toujours sur la colline Gihoza), tranquillise César, notre guide au téléphone. Ce dernier habite au chef-lieu de la commune. Justement, dans les dix minutes, nous arrivons enfin à Mwakiro, au centre communal.
À l’entrée de la petite bourgade, il est une chose qui fait grincer les dents de la population de la place : un tas de poteaux pour le raccordement en électricité jonche sur le sol depuis plusieurs années. « Les poteaux que vous voyez, ils sont là depuis je ne sais plus quand. Il y avait une promesse d’être servi en électricité, mais on attend toujours », regrette Gaspard, un commerçant qui espérait engranger des bénéfices supplémentaires si sa boutique et son bar étaient pourvus en courant électrique. Au coucher du soleil, avec la tombée de la nuit, il est obligé de fermer, ses clients partant l’un après l’autre, faute de lumière : « Même si j’ai installé une plaque solaire, ce n’est pas vraiment efficace », se lamente-t-il. Et de lancer : « J’ose espérer qu’avec les 570 millions alloués à chaque commune, l’électricité finira par nous arriver. Si non, on devra demander des comptes à nos politiques. Ils ne sont pas là pour ne rien… » .
Mwakiro et la redevabilité, le grand écart
« Ils nous sont redevables, les décideurs, nos politiques que nous avons nous-même élus. Mais avec les défis de notre commune, franchement, je ne sais pas si je dois dire qu’ils ont échoué ou pas, mais, le fait est qu’il y a encore du boulot », vient compléter Gilbert enseignant à l’école fondamentale pour qui « l’homme politique qui ne remplit pas correctement ses fonctions devrait démissionner. Ou tout simplement arrêter de se faire élire. Qu’il soit au pouvoir ou à l’opposition ».
Cette opinion, Gilbert la partage avec Joselyne, au chômage depuis une année: « Malheureusement, démissionner, ça ne se fait pas au Burundi en général et dans notre Mwakiro « délaissée » en particulier ». Délaissée car selon elle, ce n’est pas normal que sa commune soit la seule dans tout Muyinga à ne pas être servie en électricité. Et d’enchaîner : « Nous espérons que les politiciens actuels vont relever nos défis et nous sortir de ce chômage.».
Le temps va vite. 17 heures déjà. C’est le moment de retourner au chef-lieu de la province. Notre guide nous supplie de le faire vite. Pour une raison : « Ce n’est pas bien de rentrer tard. Comme vous devez vous en douter, le climat politique n’est pas toujours sain. Mwakiro ne fait pas exception. Surtout pour vous les inconnus d’ici, facile d’être vite taxé de malfaiteur et d’avoir des problèmes. C’est notre autre défi. La tolérance, c’est aussi ce qu’il y à souhaiter. »
Avec une superficie de 159,52 km2, la commune Mwakiro est délimitée au nord par la commune Buhinyuza, la commune Mutumba (province Karusi) au sud, la commune Kigamba et Cankuzo (province Cankuzo) à l’est, la commune Buhiga (province Karusi) à l’ouest.
Située dans la région naturelle de Bweru, Mwakiro se subdivise en 3 zones (Mwakiro, Kiyanza et Rugabano) reparti en 31 collines. Sa population était estimée à 49 608 habitants selon le recensement général de 2008.
IBINTU BISHOBORA KUZA BIHINDUKA BUHORO BUHORO.
1. Ubu jewe ndi mukamwemwe kenshi kuko nshoboye kubona ku rubuga rwa internet ifoto y’ inzu y’iwacu (isigwa na data amvyara) ku gasozi k’iwacu.
Iyo foto yafashwe n’ama satellite.
Uravye uko akabarabara ubu gaca imbere y’irembo ry’iwacu kerekeza (ata makona menshi) kuri paroisse aho nize ecole primaire, les 6 km aller et 6 km retour que je devais couvrir chaque jour pour aller a l’ecole seraient aujourd’hui reduits entre 40 et 50%.
2. Kandi ubu nk’umunyeshule wo ku gasozi k’iwacu n’ivyo birometero vyo kuja kw’ishule vyagabanutse cane haraho vyomugora kumva.
Ubu ishule ryoba riri nko ku birometero bitarenga 3 kandi ntiyorinda kujabuka mu yindi province.