Une agriculture moderne, des infrastructures publiques dignes de ce nom qui leur permettraient de faire des affaires avec la Tanzanie… telles sont entre autres les doléances de la population de Mutumba pour les futurs dirigeants.
Un certain avant midi du mois d’octobre, nous avons débuté une journée que l’on avait surnommée, en riant avec des amis, umusi wokuvumbura komine ya Mutumba, une journée dédiée à la découverte de la commune Mutumba. De Buhiga, nous sommes passés au chef-lieu de la province Karusi jusqu’à la colline de Rabiro qui abrite les bureaux de la commune Mutumba, le centre de santé, le Coopec, le stade de Mutumba et consort.
Au stade de Rabiro, dans sa seule et unique tribune, les files indiennes sont identiques à celles que l’on a l’habitude de voir au parking central de Bujumbura pendant les heures de pointes. Des gens se bousculent, des noms se font appeler ici et là. Ils ont été recensés comme indigents et sont venus récupérer la somme de 40 000 francs bu qu’ils reçoivent tous les deux mois de la part de l’association Mera nkabandi.
Parmi ceux qui font la queue figure Félix Nzeyimana dont la fille aînée est hospitalisée au centre de Santé Mutumba. Selon ce père de famille, pour sortir de leur extrême pauvreté, il faudrait moderniser l’agriculture afin de faire de leur commune un grenier de Karusi. « Si jamais on avait la chance d’avoir un politicien qui se soucie réellement de nous le petit peuple, il rendrait moderne notre seule et unique source de revenu qu’est l’agriculture », confie le jeune papa avant de continuer : « Quand on parviendra à trouver suffisamment de fumier traditionnel et l’engrais chimique à combiner, on fera sans doute de notre commune un des piliers alimentaires de toute notre province. »
Multiplier les infrastructures publiques
En levant les yeux depuis ce stade, il y a une large montagne connue sous le nom de Mubaragazi qui s’étend tout le long de Rabiro faisant de ce centre un milieu enclavé.
Selon Venuste Niyomuhanyi, un motard qui me fait visiter le village moderne de Mubaragazi, il serait d’immense utilité de développer la commune via la multiplication des infrastructures publiques. « Pour moi le président idéal est celui qui met le peuple avant ses propres intérêts. Par exemple celui qui nous construirait le pont nous liant avec la province de Ruyigi proche de la Tanzanie ; nous permettrait ainsi de faire des affaires avec ce pays, un moyen pour nous, de sortir de notre misérable vie », explique le motard.
Nibaruta Divine, cultivatrice avec qui je marche pendant une dizaine de minutes vers son domicile, rêve quant à elle d’un leader politique qui saura valoriser la femme de Mutumba. « Je veux voir au trône un chef qui nous donnera la même valeur que celle des hommes. Celui qui saura faire apprécier la femme à sa juste valeur. J’en ai marre des hommes qui vendent toutes nos récoltes sans même solliciter notre avis », s’insurge la dame.
« L’opposant devrait lui aussi développer son pays…»
Quand on parle de leader politique, on a tendance de ne mentionner que ceux de la mouvance. Or comme nous l’apprend Célestin Niyonkuru, un jeune chômeur de près de 30 ans, les opposants devraient, eux aussi, participer activement dans le développement du pays.
Selon lui, un opposant idéal n’est pas celui qui conteste toutes les initiatives du gouvernement. Il doit veiller au progrès du pays malgré l’idéologie différente des tenants du pouvoir car le Burundi est une mère dont on dépend nous tous, opposants et non opposants.
Mutumba est une commune de Karusi qui s’étend sur une superficie de 178 km². Selon le recensement de 2008, sa population s’élève à 41476 habitants. Soit une densité de 232.8habitants/ km². Cette population se partage en 2 zones et 11 collines de recensement avec l’agriculture comme leur principale préoccupation quotidienne.
« …une densite de 232,8 habitants par km2 »
Mon commentaire:
1. Si nous repartissions ces habitants en familles de 5 personnes, nous aurions 232,8: 5 soit environ 47 familles par km carre;
et chaque famille disposerait d’un terrain de (1000 m x 1000 m): 47, soit 21.276,60 metres carres soit 145,87 METRES SUR 145,87 METRES.
2. La famille lambda de la commune de Mutumba doit s’arranger pour construire sa maison et pratiquer toute son agriculture de subsistance sur ce petit terrain.