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« Les beaux épis font les bonnes récoltes » : la lettre d’un agronome au nouveau Président

Au Burundi, le secteur agricole est l’épine dorsale de l’économie du pays. Malheureusement, malgré des efforts dans ce secteur, il n’y a pas de quoi être fier de la productivité.

Monsieur le Président, 

Depuis le 18 juin 2020, vous êtes le locataire de Ntare House comme 9ème président de la République du Burundi après une victoire qui reflète la volonté du peuple (abenegihugu) qui aura apprécié vos projets et qui attend de vous la prospérité, la sécurité et le développement. 

En effet, Monsieur le Président, comme vous le savez, un bon développement durable est basé sur l’agriculture. Bon nombre de pays dans lesquels les taux de croissance de l’agriculture ont été relativement élevés ont connu une réduction importante de la pauvreté. Cela dit, un développement accéléré et soutenu par l’agriculture est la clé du développement économique, de la réduction de la pauvreté et du chômage qui affecte plus de 60 % de nos jeunes.

Malheureusement cher Président, dans notre pays, c’est une réalité cousue de fil blanc, ce secteur fait face à de nombreux défis, à la tête desquels le manque de moyens. Il reste faiblement financé : 2 % et 9 %, respectivement en 2009 et 2019. Et ces chiffres fond froid dans le dos. Or, avec une telle situation, l’indépendance alimentaire est loin d’être acquise. Une tragédie absolue.

Une urgence : repenser le système agricole

Monsieur le Président, je trouve qu’il est plus qu’urgent de revoir notre système agricole. Une agriculture et un élevage aussi traditionnels que les nôtres ne peuvent en aucun relever le défis. Pour développer ce secteur, le pays devrait miser sur la modernisation de l’agriculture

Cher Président, il faut trouver un moyen de pousser les agriculteurs à avoir de meilleurs résultats. Il faut qu’ils aient la capacité de produire, de stocker et aussi avoir des débouchés. Le producteur burundais ne devrait plus se contenter de produire pour l’autosubsistance. Il faut qu’il s’engage dans le processus de valorisation des produits et d’accès au marché afin d’en tirer le meilleur profit. 

Déclaration de Maputo, une priorité

Monsieur le Président, il faut aussi revoir le budget attribué au ministère en charge de l’agriculture. J’ai du mal à comprendre comment un budget de la sécurité et celui de la défense puissent être supérieurs à celui de l’agriculture, un secteur porteur de croissance. Notre beau pays n’est plus en guerre. Je ne suis pas contre la préservation de la sécurité nationale, mais un domaine aussi important qu’est l’agriculture pour un pays comme le nôtre, devrait être aussi prioritaire. 

Cher Président, l’agriculture burundaise a besoin d’un partenariat commun dans lequel chacun est gagnant. C’est un secteur qui a besoin d’avoir plus que ce qu’il reçoit comme budget, du fait de son importance pour la croissance économique. Les Burundais doivent manger d’abord. Et le développement ne pourra que suivre.

En se focalisant sur ces attentes, je trouve que vous mettriez notre pays sur une voie sûre de croissance économique et de développement durable. Et ainsi, chaque Burundais aura de l’argent pour son épanouissement.

Monsieur le Président, trouvez ici mes plus hautes considérations.

 

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Les commentaires récents (2)

  1. L’IDEE EST CLAIRE MAIS IL S’EST SERVI D’UN LANGAGE NON APPRECIABLE PAR EXEMPLE : il faut revoir le budget attribué…..°) ; il serait mieux d’éviter l’impératif quand on écrit à un supérieur car la bible nous dit : MURASABA NTIMURONKE ,KUKO MUSABA NABI  » TWUBAHE ABAGANZA!