Sur les 8 millions de personnes que le tabac tue chaque année, 1.2million sont des non-fumeurs. Au Burundi, nous n’avons pas de statistiques fiables sur le sujet. Mais il est bien établi que chez nous aussi des innocents, involontairement exposés à la fumée, paient de leur vie l’irresponsabilité de certains fumeurs et le laxisme des textes juridiques. Il est temps que ça change.
Pour ceux qui côtoient les bars comme moi (peu importe la fréquence) vous rencontrez sûrement cette catégorie de personnes qui, à l’air libre, bière à la main, écument leurs tiges, condamnant toute autre personne à aspirer toute la fumée que dégagent leurs cigarettes. Venu passer une soirée mémorable mais malheureusement, quelqu’un, quelque part, ignorant même que j’existe, parvient à me gâcher l’ambiance.
La même situation se remarque dans nos rues, dans nos quartiers et j’en passe, où plus d’un fumeur se moquent complètement de savoir si sa fumée gène le voisin. Chers fumeurs, je salue votre solidarité, à vous partager même la dernière portion fumante d’une cigarette. Mais, comment vous dire, votre fumée nous gêne.
Prenez conscience
Le tabac tue la moitié de ses consommateurs. Je vous épargne ces lignes, devenues comme un chant. Que la consommation du tabac associée à celle de l’alcool forment un couple diabolique, ça aussi vous le savez.
Plutôt, j’aimerais que vous preniez conscience. Lorsque vous allumez votre tige, donnez-vous ne fut-ce qu’une petite peine de penser à votre voisin là, à côté. Sa santé vaut de l’or, et d’ailleurs « Ubuzima ni katihabwa ». Vous retirez et savourez votre cigarette dans un coin où vous êtes le seul exposé est un acte de bravoure, un acte héroïque. Vous voulez bien être de ceux qui épargnent la vie d’autrui au lieu d’être la cause d’une mort lente et certaine.
Donc fumez, mais épargnez-nous.
Recommandations
Le fait de fumer en public est bien interdit par la loi. Les articles 127 et 128 du code de l’offre des soins et des services de santé promulgué le 30 mai 2018 consacrent l’interdiction « à toute personne de fumer dans les espaces à usage collectif ou d’exposer les autres à la fumée du tabac ».
Cet article me protège, car oui je ne fume pas et je ne veux pas qu’on m’y oblige. Mais l’ordonnance ministérielle qui comprend les mesures de son application se fait toujours attendre.
Aux responsables des bars, il est impératif de disposer d’un espace réservé aux fumeurs. Ainsi lorsque quelqu’un voudra tirer sa clope, il le fera, librement, loin des autres clients. Aussi, que les vigiles veillent à ce que cela soit respecté. On ne le dira jamais assez : « Mieux vaut prévenir que guérir ».
Avez-vous deux minutes ?
Yaga voudrait vous solliciter pour remplir ce questionnaire en rapport avec l’aide au développement au Burundi. Nous garantissons votre anonymat et les données recueillies seront ensuite détruites.