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Si j’étais conseiller du nouveau président de la République…

Ça y est, la Cour Constitutionnelle a validé Évariste Ndayishimiye comme prochain président du Burundi. Mais quelques questions restent. La jeunesse burundaise est peu présente dans la sphère politique. Elle est marginalisée, son avis jugé impertinent. Et si on l’écoutait finalement, ne serait-elle pas bonne conseillère ?

La politique ? Non merci. Peut être sous d’autres cieux mais pas ici au Burundi. Comprenez-moi bien, je ne suis pas contre la politique, je suis même de très près toute son actualité et son évolution. Mais je ne me vois pas encore acteur politique à temps plein. Quoique…si j’étais nommé conseiller du prochain président de la République, en tant que jeune citoyen, motivé principalement par le développement de mon pays, j’aurais quelques idées à lui proposer.

Moi, conseiller du Président de la république du Burundi, je lui suggérerais tout d’abord d’être un président qui change le cours de l’histoire de son pays en dirigeant pour tous, et non pour ceux qui ont voté pour lui seulement. Cela entre autres à travers le choix de ses subordonnés. Vous me direz que ce n’est pas le plus urgent, mais tant que les critères de sélection des représentants du peuple seront l’ethnisme, le régionalisme, les partis politiques et le favoritisme sous toutes ses formes, il ne pourra pas y avoir de développement au Burundi. Notre pays a besoin d’en finir avec la culture du favoritisme et commencer une nouvelle ère en mettant en avant la culture du mérite.

Le Burundais, point focal des programmes politiques

Mon second conseil serait de mettre en avant les projets visant l’amélioration de la balance commerciale du pays. Cela parce que dans nos relations commerciales avec le reste du monde, nous recevons plus que nous ne donnons. Par conséquent, au lieu d’être partenaires, nous finissons mendiants envers eux. Le gouvernement pourrait notamment plus investir dans l’industrie d’équipements en vue de réduire les importations qui nous coûtent plus de 45% des fonds publics. Aussi, un effort doit être fourni dans l’industrie agro-alimentaire afin de dégager un surplus pouvant réduire la malnutrition dans le pays et être exporté. Et nous avons des terres assez fertiles, même si souvent morcelées. Utilisons-les à bon escient.

Ensuite, je lui conseillerais d’investir dans la jeunesse burundaise. Composant plus de 60% de la population burundaise, elle est une force active pouvant aider dans la relance de l’économie du pays. Récemment, l’inauguration de la banque d’investissement des jeunes (BIJE) a redonné espoir aux jeunes investisseurs œuvrant dans le pays. Le nouveau gouvernement pourrait continuer dans cette voie en incitant les jeunes à se réunir en coopératives pour travailler ensemble. Aussi, un programme pour insérer les jeunes diplômés dans le domaine professionnel serait le bienvenu, afin de venir à bout du problème des années d’expérience qui les hante.

L’autre c’est moi

Oui, l’avis de l’autre pourrait aussi aider. Il serait judicieux pour le nouveau président d’annexer à son programme politique certains des programmes des autres partis. Non, cela ne serait pas se rabaisser ou montrer une faiblesse de sa part. Pourquoi ne pourrait-on pas mettre en œuvre un programme pouvant avoir un impact économique ou social sur la population soit disant parce qu’il appartient à un opposant ? Ce qui compte avant tout c’est le bien-être et le développement du peuple burundais. De plus, ces opposants d’hier sont aussi les citoyens d’aujourd’hui et s’ils ont de bons projets, le pays n’en tirera que bénéfice.

Un autre défi qui me semble crucial, c’est de faire rentrer tous les réfugiés se trouvant en dehors du pays. Les Burundais sont plus que fatigués d’être en train de fuir et veulent maintenant la paix pour se développer et rattraper le temps perdu. De plus, permettre à nos frères et sœurs vivant dans des conditions déplorables dans les camps de réfugiés de revenir dans leur pays natal ne fera que consolider l’unité du pays. Cette dernière est primordiale pour mettre en action les programmes de développement du pays qui se réaliseront avec, par et pour les Burundais.

Mon avis compte, le votre aussi

Je sais que je n’ai aucune expérience dans le domaine politique, et je n’en rougis pas. Il est temps d’apporter un nouveau souffle à notre pays et je crois en la jeunesse burundaise pour mettre sa pierre à l’édifice. Car même si nous ne sommes pas directement inclus dans la sphère politique, nous en subissons les effets indirectement. Ma liste de conseils n’est pas exhaustive, mais comme on dit chez nous, ukuvuga menshi si kwo kuyamara (dire beaucoup n’est pas forcément tout dire). De plus, je sais que beaucoup de jeunes burundais ont quelque chose à proposer pour leur avenir et celui du Burundi. Et vous,  si vous étiez nommé conseiller du président de la République du Burundi, que lui conseilleriez-vous ?

 

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Les commentaires récents (6)

  1. Si j’étais nommée conseillère du Président de la République du Burundi, mon premier conseil serait la reconstruction du marché central de Bujumbura, puis de réhabiliter les personnes qui avaient des stands avant l’incendie l’objectif étant de ramener d’abord la confiance du peuple Burundais, de plus, un marché central est comme la première place publique d’un pays, un peu comme son identité.
    Ensuite, j’investirai dans des domaines non encore exploités au maximum à savoir l’art et l’infrastructure.

  2. Tres Bien dit… « Notre pays a besoin d’en finir avec la culture du favoritisme et commencer une nouvelle ère en mettant en avant la culture du mérite. » Il est bien temps de prendre des décisions pour le développement du Burundi et de « tous » les burundais.
    Travaillons ensemble et abolissons toutes les formes d’injustice… Nukuri harageze….  » l’ethnisme, le régionalisme, les partis politiques et le favoritisme » BIRAGAHERA!!!! KANDI TURARUSHE TWESE!! SURTOUT LA JEUNESSE!!! Tout ce que nous voulons, c’est de voir le Burundi se developper.

  3. Mon humble conseil serait de se rappeler de tous les étudiants qui sont comme mendiants dans les pays où ils ont été envoyés afin qu’ils bénéficient l’aide financière digne de son nom. Ça réduirait le nombre de fuites de cerveau.

    Certains ne reviennent plus car ils ont été rejetés par leur pays et pourtant c’est lui-même qui les avait envoyés par ordre de mérite et non par les capacités financières de leurs familles. Là je parle au nom de tous les étudiants au Maghreb qui sont dans une vie vraiment misérable.

    Être étudiant à l’étranger et vivre comme un mendiant sans pourtant bénéficier même 1€ /an de ton gouvernement, ça ne pourrait jamais t’encourager de revenir quel que soit le degré du patriotisme. Sauf certains des familles riches qui pourront avoir des fonds pour des petites entreprises.

    Je suis témoin de comment s’est déroulé ma venue au Maghreb. Ma famille et des particuliers m’ont payé tout ce sue j’avais besoin pour le voyage. Et arrivé , le pays n’a rien riennn fait pour ma scolarisation.
    Dirai-je que je suis venu pour le compte de mon pays que je prétends servir à mon retour ou ma famille que je prétends faire avancer financièrement ?
    Le développement de notre pays est dans nos mains si rien ne se fait.
    Comptez le nombre des médecins, comptables, ingénieurs burundais qui sont ailleurs pour développer autres pays que le Burundi.
    Bref, la scolarisation d’un enfant est la mère de tout développement du pays.

    1. @Anonyme
      1. Je voudrais savoir de quoi exactement vous aviez besoin pour ce voyage du Burundi au Maghreb. Je ne m’imagine pas une bourse gouvernementale qui ne vous paie pas au moins le billet d’avion au depart.
      2. Je voudrais savoir comment un pays maghrebien pourrait vous laisser entrer sur son territoire comme etudiant etranger s’il n’y a pas quelque document (de bourse ou des fonds personnels?) qui montre comment vous allez survivre dans ce pays.
      Merci.

  4. Il faudrait lui expliquer que quand on crache en l’air ça vous retombe au visage. Salir un adversaire qui peut devenir Président de la République revient à salir la fonction. Un homme d’Etat devrait apprendre à éviter celà.